Cinq ans après la fin des quotas, le paysage laitier n’est pas bouleversé
Le 1er avril 2015 avait sonné le glas des quotas laitiers européens. Si certains pays s’étaient préparés à ouvrir les vannes comme les Pays-Bas, l’Irlande et la Pologne, finalement, cinq ans après, «cela n’a pas été une révolution sur l’équilibre offre-demande», analyse Vincent Chatellier, ingénieur de recherche à l’Inrae, dans un dossier à paraître dans notre hebdomadaire. «En Europe, la collecte de lait a progressé de 151 Mt en 2015 à 157 Mt en 2019. En France, la régulation des volumes s’est faite par le canal des contrats. Aujourd’hui, la production française est proche de celle de 2015», assure le spécialiste de la question laitière. Et au niveau du paysage industriel français, il n’y a pas eu de «reformatage majeur», non plus. Les mêmes grands transformateurs sont toujours présents. Certes, la crise laitière de 2016 a ébranlé la filière mais «la mettre sur le dos des quotas laitiers n’est pas si simple», observe-t-il. «La France n’a pas joué la carte des volumes», renchérit Christophe Perrot, économiste à l’institut de l’élevage. Selon lui, la stratégie de croissance des volumes a fait son temps et la «deuxième manche» post-quota se jouera sur le terrain de la valeur et de la montée en gamme. Et là, «la France a des atouts à faire valoir».