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Démographie : ceux qui gagnent et perdent des habitants

A l’heure où le recensement de la population est en cours, le point sur les derniers chiffres connus en Hauts-de-France.

Évolution de la population des communes des Hauts-de-France de 2011 à 2016.
Évolution de la population des communes des Hauts-de-France de 2011 à 2016.
© Insee



Au 1er janvier 2016, la population des Hauts-de-France a franchi le seuil des six millions d’habitants, classant notre région en troisième position au palmarès des régions les plus peuplées de France, derrière l’Auvergne-Rhône-Alpes (7,9 millions d’habitants) et l’Ile-de-France (plus de 12 millions d’habitants). Un classement qu’elle devrait perdre en 2050, selon les prévisions de l’Insee, reculant alors de deux places au profit de la Nouvelle-Aquitaine et de l’Occitanie.
Reste que si la population des Hauts-de-France est bel et bien en hausse, avec un gain de 46 746 habitants entre 2011 et 2016, sa progression moyenne annuelle n’est que de 0,2 % contre 0,4 % à l’échelle de la France métropolitaine, et bien loin du 1 % atteint par la Corse, du 0,7 % par l’Occitanie ou encore du 0,6 % par la Nouvelle-Aquitaine.
Cette augmentation de la population en Hauts-de-France résulte de l’excédent des naissances sur les décès (+ 0,4 % par an). Parmi les régions métropolitaines, seule l’Ile-de-France possède un solde naturel supérieur (différence entre le nombre de naissances et celui des décès, ndlr), soit + 0,9 % par an. En revanche, la région enregistre un fort déficit du solde migratoire (différence entre le nombre de personnes entrées sur le territoire et celui des personnes qui en sont sorties, ndlr), soit - 0,3 % par an, ce qui ralentit la croissance démographique. A noter que ce taux est le plus élevé des régions de province. Dans tous les cas, les dynamiques sont différentes d’un département à l’autre, voire d’une intercommunalité à l’autre.

Les territoires «gagnants»
A l’échelle des départements, le Nord est en première position en termes de nombre d’habitants. Sa population dépasse 2,6 millions d’habitants, soit un gain de 24 515 habitants entre 2011 et 2016, ce qui représente une progression moyenne annuelle de + 0,2 %. Sans surprise, le département gagne en population en raison de l’attractivité de la métropole lilloise, qui ne représente pas moins de 19 % de la population régionale. Et son attractivité est croissante, puisque la population a augmenté de plus de 25 000 habitants entre 2011 et 2016 contre 6 000 habitants entre 2011 et 2016. Portées par cette dynamique, les intercommunalités proches de la métropole lilloise gagnent aussi des habitants telles que les Communautés de communes de la Haute-Deûle et de Pévèle-Carembault, qui comptent parmi les plus fortes croissances régionales. Idem pour les intercommunalités situées entre Lille et Calais.
Mais la plus forte progression moyenne annuelle à l’échelle départementale est enregistrée par l’Oise, soit + 0,4 %, avec une augmentation d’habitants entre 2011 et 2016 de 17 900 habitants, la plaçant en troisième département le plus peuplé des Hauts-de-France (823 542). La quasi-totalité des intercommunalités de l’Oise gagnent aussi des habitants. Les plus fortes progressions sont enregistrées dans le sud du département. A noter que les trois communautés d’agglomération du département (Beauvais, Compiègne et Creil) ont une croissance soutenue alors que leurs populations étaient en recul auparavant. Cette dynamique démographique s’explique par la proximité du bassin parisien et la cherté des loyers en région parisienne.
Enfin, en queue de peloton, en termes de progression moyenne annuelle, on trouve le Pas-de-Calais et la Somme. Le premier obtient un gain de population entre 2011 et 2016 de 7 918 habitants, le second de 1 533 habitants, soit une progression moyenne annuelle pour chacun de 0,1 %.La population du Pas-de-Calais au 1er janvier 2016 est de 1,4 million d’habitants et celle de la Somme de 572 744 habitants.

Les territoires «perdants»
Le grand perdant, à l’échelle départementale, est l’Aisne, avec une baisse d’habitants de 5 120 entre 2011 et 2016, soit une baisse annuelle de population de 0,2 % par an. Un recul qui s’explique par un déficit migratoire nettement supérieur à l’excédent naturel. Toutes les intercommunalités au nord de l’Aisne perdent des habitants sur cette période. C’est notamment le cas dans les communautés d’agglomération de Saint-Quentin (- 0,5 % par an) et de Chauny Tergnier-La-Fère (- 0,3 %), mais plus encore dans les intercommunalités de Thiérache.
Seul l’arrondissement de Château-Thierry gagne de la population, ce qui s’explique par sa proximité avec la région parisienne. Dans l’arrondissement de Soissons, la population augmente également, mais très légèrement (+ 250 habitants). L’Aisne est le département le moins peuplé des Hauts-de-France, avec 536 136 habitants.
Par ailleurs, si le Nord et le Pas-de-Calais font partie des départements qui gagnent de la population, certains de leurs territoires en perdent cependant. C’est le cas dans les communautés de communes de l’Avesnois et du Caudrésis-Catésis, voisines du nord de l’Aisne. Plus au nord-ouest, la population de certaines intercommunalités du bassin minier enregistre également une diminution, soit de 1 600 habitants pour la Communauté d’agglomération de Lens-Liévin et de 3 000 habitants pour celle du Douaisis. De même, une grande partie du littoral est en repli démographique, notamment la Communauté d’agglomération du Boulonnais, ainsi que la Communauté urbaine de Dunkerque.
Enfin, dans la Communauté d’agglomération de la Baie de Somme, la population diminue de 0,6 % par an entre 2011 et 2016. Dans l’arrondissement d’Abbeville, la population baisse de 2 323 habitants en cinq ans, sous l’effet conjugué d’un solde naturel négatif (- 0,1 % par an) et d’un déficit migratoire conséquent (- 0,3 %). C’est, au demeurant, l’arrondissement qui vieillit le plus.

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