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Dès ce 24 avril, le brochet n’a qu’à bien se tenir

Ouverture phare de l’année, la pêche du brochet est autorisée dans les étangs et cours d’eau classés en seconde et première catégorie piscicole à partir du 24 avril. 

Le brochet est une espèce parapluie : s’il arrive à se reproduire, toutes les espèces piscicoles accompagnatrices pourront se reproduire. Son suivi présente donc un grand intérêt.
© D. R.

Chaque année, l’ouverture de la pêche du brochet est une fête pour les pêcheurs au carnassier. «Cette date marque la possibilité de pratiquer son loisir dans toute sa diversité tant en termes de techniques que de lieux de pêche», explique Aryendra Pawar, directeur de la fédération de pêche 80. Ce 24 avril, il sera donc possible de pêcher le grand prédateur d’eau douce dans les étangs et cours d’eau classés en seconde et première catégorie piscicole. «Le seul mot d’ordre est le respect de la taille minimale de capture. Dans la Somme, elle est de 60 centimètres pour le brochet et 50 cm pour le sandre», rappelle la fédération. Un quota journalier est aussi mis en place sur le plan national. Il limite les captures à trois carnassiers par jour dont deux brochets maximums.
Pour ce qui est de la technique, la fédération fournit quelques conseils. «Le brochet n’est pas en recherche constante de nourriture. Les gros individus peuvent même manger une seule fois par semaine. Néanmoins, on peut espérer en capturer de manière plus fréquente car ce poisson est territorialiste et viendra défendre son espace de vie contre les poissons qui viendront l’importuner. C’est par ce trait de caractère que nous pouvons les capturer.» Il faut donc adapter sa technique et ses leurres en fonction du secteur de pêche et de la période de l’année. «Il y a quelques fondamentaux à ne pas oublier : utiliser des leurres imitatifs dans les eaux claires et fluo dans les eaux troubles, et adaptez la taille et la couleur des leurres en fonction de la période de l’année.»

Restauration de frayère…
Pour que le brochet puisse toujours être pêché, la fédération (avec le Département, le Conservatoire d’espaces naturels de Picardie et l’Agence de l’eau Artois Picardie) œuvre pour sa préservation. «Le brochet possède un statut de protection d’espèce menacée, vulnérable  selon le classement UICN», précise Aryendra Pawar. La principale cause de ce statut est le manque de zones de reproduction. «De février à mars, les géniteurs migrent des cours d’eaux vers les frayères fraîchement immergées par la montée des eaux pour y déposer leurs œufs, très vulnérables. L’eau, en faible quantité, s’y réchauffe rapidement et les températures sont vite propices à l’éclosion des œufs.»
La Vallée de la Somme possède de grandes richesses naturelles mais l’aménagement du territoire, notamment la canalisation du fleuve, a réduit la disponibilité de ces zones de reproduction. Des travaux de restauration des milieux naturels favorables au brochet, et plus généralement à toute la biodiversité des zones humides, ont donc été effectués. Ainsi, en 2017, une vaste frayère a été recréée au marais de Tirancourt, aux portes du site de Samara, sur une surface totale de plus de 20 000 m². «Jusqu’ici, les brochets ne disposaient d’aucun site favorable entre les écluses d’Aill-sur-Somme et de Picquigny», assure le directeur. 

… et suivi rapproché du brochet

Chaque année, la fédération met en place une opération de sciences participatives impliquant les pêcheurs pour améliorer la connaissance sur le brochet et étudier l’attrait et la fonctionnalité de cet aménagement. Le principe : pêcher les brochets, puis les marquer pour pouvoir suivre leur évolution. Trois types de marquages sont utilisés. «Des puces RFID permettant un suivi passif sont implantées sur l’ensemble des individus ayant la taille minimale de capture. Des émetteurs radio sont implantés sur les individus reproducteurs de plus de 50 cm pour suivre leur migration au sein du fleuve Somme. Un marquage externe de type spaghetti va permettre de renseigner les pêcheurs. S’ils capturent un individu possédant ce marquage, cela signifie que le brochet fait l’objet d’une étude scientifique. Une fois les individus marqués, l’intégralité des poissons sera remis à l’eau.» Cette étude permet enfin de déterminer le comportement du brochet dans sa recherche de frayère, d’identifier des sites préférentiels ainsi que les mouvements intra-frayères.

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