Développement rural : utiliser au mieux le budget alloué à la Picardie
Frsea et chambre régionale rencontrent le président du Conseil régional.
Rééquilibrer économie et environnement au cœur du programme régional de développement rural (PDR). Voilà le message que Christophe Buisset, président de la chambre régionale d’agriculture, et Michel Lapointe, président de la Frsea Picardie, ont voulu transmettre au président du Conseil régional, Claude Gewerc, lors d’une rencontre le 29 septembre. Le Conseil régional est désormais chargé de la gestion du programme régional de développement rural – le second pilier de la PAC. Il lui incombe de rédiger les actions à mener dans ce cadre mais aussi d’élaborer la maquette financière. Bruxelles oblige à flécher 32% de l’enveloppe régionale vers des actions à vocation environnementale. Pour l’instant, le Conseil régional a consacré ces 32% uniquement aux mesures agri-environnementales et climatiques (Maec) - dont la mise en œuvre sera très difficile en Picardie - et à l’agriculture biologique.
Christophe Buisset et Michel Lapointe ont suggéré de compter également parmi les actions environnementales, les «investissements non productifs». C’est-à-dire, l’ensemble des investissements ayant pour but d’améliorer la performance environnementale des exploitations et non la production. Il s’agit par exemple de la construction d’une aire de lavage de pulvérisateur, l’achat de dispositifs de coupure automatique de tronçons, etc.
Pas de sanctuarisation des espaces dans le SRCE
Cette permutation de lignes budgétaires permettrait d’augmenter l’enveloppe allouée aux investissements dits «productifs», comme la modernisation des bâtiments d’élevage et l'amélioration des conditions de travail, entre autres. L’objectif étant de consommer au mieux l’enveloppe du second pilier et de ne pas avoir de reliquat qui retournerait à Bruxelles et qui serait par conséquent perdu pour la Picardie. Claude Gewerc s’est dit favorable à ce que cette question soit étudiée : «l’interprétation du PDR doit laisser de la souplesse dans l’utilisation des enveloppes. Nous devons favoriser les plans structurants pour nos filières» a-t-il déclaré.
Christophe Buisset et Michel Lapointe ont profité de ce rendez-vous pour faire le point sur le schéma régional de cohérence écologique (SRCE) qui est en cours d’élaboration conjointement par les services de l’Etat et du Conseil régional. Les discussions sur ce dossier sont compliquées. La profession agricole, alliée à l’ensemble des acteurs économiques régionaux, a du mal à faire valoir l’intérêt de l’acte de production sur le territoire. Bien loin des discours idéologiques, Claude Gewerc a rappelé son refus de sanctuariser des espaces : «Les blocs de territoires dédiés à la production doivent rester à la production. Le SRCE devra être une démarche concertée, cela prendra le temps qu’il faudra» a-t-il réaffirmé.