L’Agpm célèbre le maïs, une plante exceptionnelle
Injustement décrié, le maïs jouit d’un potentiel extraordinaire dont les pouvoirs publics devraient prendre conscience pour lever les blocages dont il est victime dans l’opinion.
Le maïs a été cantonné, pendant plusieurs siècles, dans le Béarn et le Pays basque. Jusqu’à ce qu’une première révolution technologique, l’hybridation quadruple ses rendements (de 15 q/ha à 45/50 q/ha) et permette son expansion jusqu’au nord de la Loire où il fut l’artisan de la révolution fourragère dans les années 60 et 70. Aujourd’hui ses rendements atteignent 100 q/ha. Cette extraordinaire épopée a été rappelée le 22 octobre à la Cité des sciences et de l’industrie à Paris, pour les 80 bougies de l’Association générale des producteurs de maïs.
Mais aujourd’hui, le maïs est décrié. On lui refuse le progrès technique et scientifique. Il serait trop gourmand en eau et en priverait les autres usagers. On lui refuse les biotechnologies au nom des risques pour la santé et l’environnement. Explication de Gil Rivière Wekstein, rédacteur en chef de la revue Agriculture et Environnement : le maïs est associé à la trilogie, innovation, Ogm, Monsanto, il est le symbole du progrès et des multinationales qui bouscule «l’équilibre naturel du monde» cher aux écologistes radicaux dont les idées se diffusent dans l’opinion.
Christophe Terrain, le président de l’Agpm n’a pas manqué d’en appeler aux pouvoirs publics pour qu’ils mettent tout leur poids dans la balance pour «relever la tête» et «poursuivre la marche» vers le progrès. Ainsi a-t-il demandé au ministre de l’Agriculture, présent à cet anniversaire, de lever les blocages sur la mise en place des réserves d’eau et sur les OGM. «Les biotechnologies font partie de l’agro-écologie» a-t –il insisté. Sans oublier le mulching «un mode de production durable» ou l’interdiction d’utiliser le maïs dans les méthaniseurs.
Réponse de Stéphane Le Foll : «je suis favorable à la production de maïs…C’est une plante avec d’énormes qualités et d’énormes atouts». Tout en précisant que le maïs «est dans la société» et qu’à ce titre il doit allier «la performance économique et les exigences environnementales». C’est pourquoi, il ne pouvait pas être «en dehors des débats» sociétaux, celui de l’utilisation de l’eau ou des biotechnologies.