Le gouvernement affine son plan d’actions phytos
Une «version 2+» d’Ecophyto sera dévoilée en juin, intégrant les priorités du plan d’actions pour «réduire la dépendance de l’agriculture aux produits phytos», ont annoncé le 25 avril les ministères de l’Ecologie, la Santé, l’Agriculture, la Recherche. A l'issue d'une première phase de concertation lancée le 19 janvier, le gouvernement affine son plan d’actions phytos en lançant trois groupes de travail, qui se réuniront « d’ici fin mai », sur la mise à disposition de produits alternatifs, l’accompagnement des agriculteurs, la protection des populations et de l'environnement, selon un communiqué.
Autre annonce, des dispositions législatives seront prises pour « réduire les risques concernant les riverains des zones agricoles liés à l'utilisation de produits à proximité des lieux d'habitation ». Plusieurs expertises seront confiées à l'Inserm, l’Inra, l’Ineris, l'Anses concernant les effets des pesticides sur la santé humaine ou les écosystèmes. «Afin de mieux protéger la biodiversité, notamment les pollinisateurs, le cadre réglementaire sera évalué dans les six mois.» Par ailleurs, la redevance pour pollutions diffuses sera augmentée et ses recettes contribueront à «financer l'accompagnement des agriculteurs, dans le cadre du plan Ecophyto et de la conversion à l’agriculture biologique (de l’ordre de +50 M€ à compter de 2019)».
Une «litanie d’interdictions et autres charges supplémentaires» : la FNSEA a dénoncé le 25 avril le plan gouvernemental d’actions phytos, dans lequel «les ultimatums pleuvent, rendant chaque jour plus compliqué l’engagement de toutes les parties prenantes». Face à des pouvoirs publics qui «font le choix d’avancer seul», la FNSEA réclame «une étude des impacts économiques de toutes ces décisions le plus rapidement possible», selon un communiqué. Et de s’interroger sur la politique du gouvernement: « Que veut-on à la fin ? Imposer un type unique d’exploitation sans le dire? Faire fi des réalités techniques et agricoles ? Voir disparaître de nombreuses exploitations ?» La FNSEA l’invite à saisir la «main tendue» qu’elle propose avec son contrat de solutions sur la baisse des phytos, réunissant plus de 35 partenaires.