Le plan pour l’agroécologie en Hauts-de-France est voté
Le conseil régional des Hauts-de-France a adopté, le 13 octobre, en séance plénière son plan en faveur de l’agroécologie.
Après plusieurs mois de préparation, il a enfin été adopté. Mardi 13 octobre, c’est au cours d’une séance plénière du Conseil régional des Hauts-de-France qu’un plan destiné à développer les pratiques agroécologiques en région a été adopté. Pour la vice-présidente de la Région en charge de l’agriculture, Marie-Sophie Lesne, «ce plan n’est pas un plan d’opportunité (…), mais une feuille de route pour une transition agroécologique massive de nos exploitations à horizon cinq ans». Autrement dit, il ne s’agit pas d’une aide ponctuelle comme il en existe d’autres, mais bel et bien d’un projet stratégique. Pour l’écrire, la Région Hauts-de-France a mis à contribution ses propres services, l’État et la Chambre régionale d’agriculture.
Du pragmatisme plus que de l’idéologie
Le plan régional pour l’agroécologie comprend soixante mesures, dont certaines sont d’ores et déjà prêtes pour une mise en œuvre rapidement. Des exemples ? Une aide à la régénération des prairies - elle sera soumise au vote de l’assemblée en novembre prochain -, un dispositif de financement pour l’investissement dans des matériels d’irrigation économes en eau, le financement de diagnostics agroécologiques, un accompagnement des démarches de réduction des émissions de carbone, ou encore, un appui aux fermes de démonstration... «C’est le pragmatisme qui nous a guidé», a rappelé Mme Lesne. Plus largement, l’accompagnement dans la transition agroécologique doit répondre à trois grands objectifs. Le premier est «économique» dans un contexte de «forte baisse de compétitivité de notre agriculture» ; le second est écologique avec «la rapidité du changement climatique et la sécheresse en particulier» ; le troisième est sociétal «à l’heure où la conscience écologique est la plus forte chez le citoyen-consommateur».
Performance et image
À l’heure de proposer le vote solennel de ce plan, la vice-présidente du Conseil régional est donc revenue sur les espoirs portés par la transition agroécologique : «Elle est l’amie de la rentabilité économique, elle préserve l’environnement et la biodiversité et elle rapproche l’agriculture du citoyen», a-t-elle dit. Pour les non-initiés, l’élue nordiste a défendu une définition de l’agroécologie qui permet «la réduction de la consommation d’intrants, l’amélioration de la fertilité des sols, la protection de nos ressources naturelles – l’eau en particulier –, et favorise la résilience des exploitations face aux crises, qu’elles soient sanitaires, climatiques ou économiques».
Président de la commission «agriculture» du Conseil régional, Jean-Michel Serres a, quant à lui, souligné une délibération-cadre «importante» à l’heure où «l’agriculture et l’agroalimentaire sont pris entre deux feux», citant «des revenus agricoles en diminution et une balance commerciale agroalimentaire qui est devenue déficitaire en 2019». «Beaucoup d’agriculteurs sont déjà engagés dans des changements de leurs pratiques», a-t-il ensuite déclaré. Et Jean-Michel Serres d’espérer que «de cette politique émergera une autre image de l’agriculture régionale».