Le point sur la rentrée scolaire des MFR des Hauts-de-France
La rentrée aura lieu le 29 août prochain.
Point sur les effectifs, nouveautés et enjeux à venir pour les MFR des Hauts-de-France.
Hauts-de-France, et Pierre-André Leleu, qui occupe également ce poste jusqu’au 1er septembre prochain.
C’est reparti pour un tour, ou plutôt une nouvelle année de cours. Bien que les recrutements ne soient pas achevés, un peu moins de 3 200 élèves devraient faire leur rentrée lundi 29 août dans les vingt-deux Maisons familiales rurales (MFR) des Hauts-de-France. Les effectifs sont quasi à l’identique de ceux de l’année précédente (3 181 en 2015) avec, cependant, un recrutement un peu plus difficile en Picardie que dans le Nord-Pas-de-Calais.
«Cela s’explique, d’une part, par la densité de population, plus importante dans le Nord-Pas-de-Calais, et, d’autre part, dans le domaine des services, une concurrence s’est instaurée avec l’Education nationale en Picardie. Une fois cela dit, la notoriété des MFR, la politique menée en faveur de l’alternance et les bons résultats obtenus aux examens font que les MFR continuent à tirer leur épingle du jeu», précise Pierre-André Leleu, qui prendra sa retraite à la tête de la Fédération régionale des MFR Hauts-de-France, le 1er septembre prochain.
Parmi les formations les plus prisées, il y a, bien sûr, l’agriculture et l’agroéquipement, mais aussi les travaux paysagers, l’aquaculture, qui est en voie de développement dans les choix des candidats, ainsi que le secteur canin. Quant à la filière équine, «elle est stable», concède-t-il. Pour cette rentrée, deux nouvelles formations seront créées : le Sapver (services aux personnes et vente en espace rural, ndlr) à la MFR d’Avesnes-sur-Helpe, dans le Nord, et TA, le titre de technicien agricole, à la MFR de Samer, dans le Pas-de-Calais.
Dans les nouveautés aussi, mais sur le plan des bourses, le nouveau calcul édicté est à la défaveur des familles. Quand on sait que 50 % des élèves sont boursiers, cela risque d’avoir un impact dans le choix des familles. De négociations, entre autres pécuniaires, il en sera aussi question avec le ministère de l’Agriculture au sujet de la formation initiale, comme avec le Conseil régional des Hauts-de-France.
Négociations en cours
Chaque année, le protocole signé entre l’Union nationale des MFR et le ministère de l’Agriculture sur la formation initiale est renégocié. Celui pour 2017 est en cours de négociation au niveau national. Le financement est évalué par élève avec un effectif au contrat. Ensuite, le contrat régional est décliné par établissement. Les dotations sont définies pour les niveaux 4e et 3e, puis pour les CAP et Bac pro, enfin pour les BTS. La subvention globale attribuée aux MFR des Hauts-de-France était en 2015 de 13 millions euros. Selon les dernières informations obtenues auprès du national, le protocole devrait être signé à peu près dans les mêmes termes. Sans doute l’échéance de la prochaine élection présidentielle explique cela.
A l’échelle régionale, la Fédération régionale des MFR Hauts-de-France a déposé trois demandes en juillet. La première concerne la mise en place d’un CFA unique pour les MFR des Hauts-de-France. «Notre demande résulte du fait que, à l’heure de la régionalisation, la logique impose que les MFR soient rattachées au sein de leur propre réseau, explique Philippe Poitel, le nouveau directeur de la Fédération régionale des MFR Hauts-de-France, en poste officiellement depuis le 17 août dernier. Il n’y a rien de plus logique sur le plan de l’organisation, de la mise en œuvre, comme des complémentarités des structures.»
La seconde demande porte, elle, sur la création d’une ligne budgétaire spécifique aux MFR dans le budget de la Région pour accompagner les investissements en matière d’internats, de mises aux normes, de sécurité, d’accessibilité des établissements ou encore de la modernisation de certains pôles résidentiels. L’enveloppe globale demandée pour les vingt-deux MFR des Hauts-de-France est d’un million et demi d’euros. Un montant défini en fonction des besoins réels des MFR. «Nos priorités portent notamment sur les internats des MFR de Rollancourt, La Capelle, Le Cateau, Flixecourt et Beauquesne», précise Philippe Poitel.
A noter que la ligne budgétaire MFR dans le budget de la Région existait déjà dans l’ancien Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais. Elle était d’un million d’euros. En revanche, en Picardie, la ligne budgétaire dans le budget de l’ex-Région Picardie était pour l’enseignement privé. Son montant était de 130 000 euros. Ce qui explique notamment le retard pris par les MFR en Picardie en matière de modernisation des établissements et des internats. La priorité sera donc donnée à ce territoire.
Enfin, la troisième demande porte sur la formation initiale. La Fédération propose que tous les appels d’offres soient sectorisés par branche professionnelle, ce qui n’est pas le cas actuellement. L’enjeu est de taille puisque les appels globalisés, tels qu’ils existent, permettent difficilement aux MFR de concourir en raison de leur taille. Que ce soit pour cette demande, ou pour les autres, les négociations en cours avec la Région Hauts-de-France sont bien engagées. «Nous osons compter sur un vent favorable. Nous n’avons pas trop d’inquiétudes sur le sujet, pour le moment», estiment Pierre-André Leleu et Philippe Poitel.
Les inquiétudes sont plutôt du côté de la Draaf au vu du contexte d’insécurité que connaît la France avec les derniers attentats sur son territoire. «La préoccupation du moment, reconnaît Pierre-André Leleu, c’est que les établissements doivent être vigilants sur le plan sécuritaire du fait du contexte national.» Si les MFR ont bel et bien entendu le message et mettront tout en œuvre pour assurer la sécurité des établissements, l’ouverture des jeunes par une aide à la mobilité tant européenne qu’internationale restera bel et bien au cœur des fondamentaux des MFR.