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Les producteurs de pommes de terre se projettent à l’horizon 2030

L’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) a tenu son assemblée générale début février à Paris.

En France, 78 % des assiettes des restaurants (hors fast food) sont servies avec des frites.
En France, 78 % des assiettes des restaurants (hors fast food) sont servies avec des frites.
© Dzenina Lukac/Pexels

«Nous sommes dans une dynamique positive», s’est félicité Geoffroy d’Evry, le président de l’UNPT, lors de l’assemblée générale début février à Paris. Il reste cependant prudent. Si le secteur peut se «réjouir des bonnes nouvelles, des annonces de construction d’usines, il faut accompagner les marchés (…) L’horizon des nouveaux outils industriels est à 2028-2030. Il ne faut pas devancer cette attente au risque de faire effondrer le marché», a-t-il dit. D’où la volonté de l’UNPT de préparer cette évolution.

«Horizon 2030 : comment bâtir une filière pomme de terre attractive ?» était le thème de l’assemblée générale. La demande mondiale de pommes de terre est en pleine croissance. La production mondiale de pommes de terre a augmenté de 50 % au cours des soixante dernières années, a rappelé Diane Mordacq, chargée de projets au Club Demeter. Seulement 4 % de cette production mondiale, estimée à 375 millions de tonnes (en 2022), est échangée. Ce volume d’échanges est appelé à se développer. «Tout le monde a accès à des frites», constate Diane Mordacq. Des chaînes de restauration rapide comme McDo ou KFC contrôlent un parc mondial de, respectivement, 40 000 et 140 000 restaurants. En France, «78 % des assiettes de nos restaurants (hors fast food) sont servies avec des frites», annonce Bernard Boutboul, président du cabinet Gira.

Marché de croissance

Pour répondre à cette demande mondiale, «les usines s’installent sur les lieux de production», constate Alain Dequeker, secrétaire général de l’UNPT. En France, les producteurs de pommes de terre doivent relever plusieurs défis. «Les coûts de production augmentent, rappelle Alain Dequeker. Et le plant reste la plus forte charge.» Il y a aussi le défi climatique : «Il est impossible que toute la production européenne de pommes de terre soit irriguée.» D’où la nécessité d’avoir de nouvelles variétés de pommes de terre résistantes au stress hydrique.

Alain Dequeker est également revenu sur le problème du traitement des plantes. «On a perdu trois molécules en 2024. On en perdra encore en 2025. Il est de plus en plus difficile de combattre le mildiou», s’est-il inquiété. Sans oublier les risques de nouvelles maladies. «Nous sommes dans un marché de croissance, mais une croissance, ça se pilote», a poursuivi Geoffroy d’Evry. Le président de l’UNPT a appelé l’ensemble de la filière à «travailler dans une bonne cohérence. Nous devons être organisés». Attention aussi «à ne pas perdre en compétitivité au risque de perdre des parts de marchés parce que nous nous serons fixés trop de contraintes», a-t-il conclu.

 

Une possible hausse de la sole française de pommes de terre

L’UNPT (producteurs de pommes de terre, FNSEA) travaille sur un scénario de hausse de la sole française de pommes de terre de plus de 5 % entre 2024 et 2025. L’an dernier, elle s’élevait à 177 000 ha (pommes de terre de conservation et de demi-saison), selon Agreste. Il s’agit de prendre cette hypothèse avec des pincettes, les choses pouvant fortement évoluer, en fonction notamment des conditions climatiques. Les plantations de pommes de terre dites «primeur» ont débuté, alors que celles de conservation sont prévues pour mars-avril. La FN3PT (producteurs de plants de pommes de terre) table aussi et, pour le moment, sur une hausse de la surface hexagonale de plants de pomme de terre du même ordre. Si l’hypothèse se confirmait, il s’agirait d’une seconde progression consécutive de cette ampleur. En effet, entre 2023 et 2024, la sole nationale était passée de 21 000 ha à 22 000 ha. Sylvain Halftermeyer, secrétaire générale des sections betteraves et plants de Semae (interprofession des semences et plants), a de son côté expliqué que cette année, «le marché des plants est moins tendue», en référence à la récolte 2024.

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