Oisemont : sécurité et zones vulnérables
Echo de l'assemblée cantonale de Oisemont.
25 adhérents du canton de Oisemont ont assisté à l’assemblée générale cantonale le 8 janvier dernier, en la salle du Crédit Agricole mis à disposition par le président de la caisse locale Jean-François Oger. Après avoir procédé à l’élection des représentants cantonaux, au cours de laquelle Hubert Joly a été réélu président pour un mandat de trois ans, l’assemblée générale a principalement porté sur le sujet de la sécurité dans les exploitations en zone rurale ainsi que sur l’environnement, avec le risque de classement du canton en zones vulnérables.
En premier lieu, l’adjudant-chef Claude Guyart, référent «agriculture» au sein de la gendarmerie de la Somme a présenté l’action de la gendarmerie pour prévenir et renforcer sa capacité d’investigation dans les affaires délictuelles qui se déroulent en zone rurale. Il a ainsi confirmé la désignation de plus de vingt correspondants «référents» pour l’agriculture dans les brigades de gendarmerie, qui seront autant de contacts directs pour les agriculteurs victimes ou témoins d’actes malveillants. Ces désignations s’inscrivent dans une logique de maillage, pour accroître la surveillance, la prévention et la réactivité.
Réactivité car en cultivant un contact plus régulier avec le monde agricole, ce sont autant d’observateurs avisés qui peuvent signaler «en temps réel» ou «à postériori» tout comportement suspect.
Sensibilisation à la prévention des actes de malveillance
Prévention car le réseau «agriculture» de la gendarmerie se propose de mener des actions de sensibilisation dans les fermes pour expliquer «en situation» (et en groupe) les solutions techniques à mettre en œuvre pour éviter les risques d’intrusion sur les sites ainsi que les attitudes à avoir en présence d’individus se présentant sur l’exploitations avec des motivations plus ou moins claires : ne pas «montrer» son chien, encore moins le nommer, ne pas laisser entrer, etc… autant d’éléments qui entretiennent une méconnaissance du site par l’éventuel intrus, et donc de nature à le dissuader d’y revenir.
Surveillance, enfin, car suite à la signature de la convention entre la Fdsea, la gendarmerie, la chambre d’agriculture et la préfecture, un réseau de SMS sera très prochainement opérationnel et les agriculteurs qui s’y sont inscrit bénéficieront d’une alerte en cas d’acte malveillant connu et confirmé par la gendarmerie dans leur secteur. Les modalités en seront diffusées dans l’Action Agricole Picarde.
Extension des zones vulnérables : quatre raisons de la refuser
L’autre volet de la réunion fut consacré aux risques de classement en zones vulnérables qui pèse sur le département de la Somme. Olivier Faict, secrétaire général adjoint de la Fdsea en a présenté le processus engagé par l’Etat. «Depuis cet été, le gouvernement engage un semblant de processus de consultation, alors que sa finalité est connue : répondre au contentieux en augmentant le nombre de communes en zones vulnérables. Or, nous nous y opposons farouchement pour quatre raisons principales : la première, c’est que nous contestons le mode de classement, qui repose sur le percantile 90, une méthode bien plus contraignante que la moyenne ; la seconde, c’est la prise en compte de l’eutrophisation sans fondement scientifique ou réglementaire. Ces deux premières raisons traduisent le fait que la qualité des eaux dans le bassin est bonne et ne se dégrade pas.
La troisième, c’est que le bassin Artois-Picardie ne fait pas partie du contentieux. La quatrième, c’est que toutes les zones faisant l’objet du contentieux ne sont pas encore soumises au projet d’extension. Dès lors, nous considérons que l’Etat, dans son simulacre de concertation, fait le choix de classer le territoire de la Somme en zones vulnérables, alors il s’agira d’un choix «politique» et non scientifique, et qu’il devra en assumer les conséquences à tout point de vue. La zone non vulnérable actuelle est une zone agricole diversifiée, tant en productions végétales qu’en élevage, et l’Etat devra assumer le temps et les coûts d’adaptation, car il est hors de question que l’économie soit bouleversée pour des raisons même pas écologiques, mais purement politiques».
Capacités de stockage
Les conséquences potentielles d’un classement portent sur les capacités et mode de stockage des effluents, et sur les pratiques d’épandage. Mais si ces paramètres sont parfois proches des obligations ICPE, il s’agit encore d’une réglementation différente et pouvant entrainer des situations de capacité de stockage insuffisantes. Dès lors, le bureau de la Fdsea a décidé d’engager en février des réunions d’information sur ce qu’engendrerait un éventuel classement, tout en n’infléchissant pas la défense sur le sujet. Les adhérents du canton y seront bienvenus.
Enfin, les adhérents ont fait part de leur souhait de trouver les conditions de sécurité et d’acceptabilité d’enlèvement des silos de betteraves et fécule ; un sujet qui mobilise également l’Asbs et la coopérative féculière.
L’assemblée générale s’est achevée dans la convivialité.