Phil Hogan veut faire de la PAC un moteur de croissance et d’emploi
Auditionné au Parlement européen, Phil Hogan, futur Commissaire européen à l’Agriculture, a détaillé la vision de son mandat.
Le Parlement européen a procédé la semaine dernière aux auditions des futurs membres de la Commission Junker, dont la composition doit encore être approuvée par le Parlement le 22 octobre. L’Irlandais Phil Hogan, qui doit remplacer le 1er novembre le roumain Dacian Ciolos au poste de commissaire européen à l’Agriculture, a présenté le 2 octobre son programme d’action à la commission de l’Agriculture et du développement rural. Le futur commissaire a expliqué en détail les mesures à court et moyen terme pour centrer davantage la PAC sur l’emploi, la croissance, l’investissement et la compétitivité dans le cadre de la révision du cadre financier pluriannuel prévu en 2016.
Forte des 25 millions d’emplois qu’elle génère en Europe, l'agriculture contribue sans aucun doute à la croissance. Mais pour Phil Hogan, il faut tirer profit de certaines opportunités, en particulier au niveau des exportations dont la valeur a augmenté de 70 % ces cinq dernières années. Et si la demande mondiale en hausse sera forcément un levier, le futur commissaire s’est voulu rassurant en ce qui concerne l’accord de partenariat avec les Etats-Unis, dans le cadre duquel «il n’y aura pas de pression à la baisse de nos normes et les secteurs les plus sensibles seront protégés».
Simplification
A court terme, Phil Hogan souhaite également «que les dépenses en faveur du développement rural soient étroitement intégrées à la stratégie en matière d’emploi et de croissance». Pour la réussite de ces ambitions, il lui semble indispensable de donner aux agriculteurs davantage de stabilité, à travers un effort de simplification et une attention plus forte accordée au principe de subsidiarité.
Cet objectif de simplification devra, selon lui, aboutir à des résultats dès 2015, avec la présentation d’une stratégie en faveur de la simplification et de la subsidiarité, issue d’un examen complet de la législation relative à la PAC. Cette procédure concernera d’abord, la première année, le domaine des paiements directs (notamment en matière de verdissement), le développement rural, la qualité et le programme en faveur de la consommation des fruits et légumes à l’école. Elle permettra aussi de «déterminer les décisions politiques qu’il est préférable de laisser au niveau des Etats membres». Dans un deuxième temps, la simplification pourra s’attaquer aux indications géographiques et au régime des fruits et légumes.
Pour justifier sa capacité à mener à bien ce programme, le futur commissaire européen à l’Agriculture a fait valoir son expérience européenne, et rappelé que son mandat de ministre de l’Environnement en Irlande avait permis une baisse du nombre de procédures d’infractions. Pour débuter son mandat, il s’est également engagé à se rendre dans chaque Etat membre, «non pas pour parler mais pour écouter et m’inspirer de ce que j’entends».