Pommes de terre féculières : il va falloir aller chercher le rendement
Septembre va être crucial pour améliorer le rendement constaté lors des estimations.
Pour tenir compte du manque de rendement révélé par les différentes estimations de l’été, la date d’ouverture de la féculerie Roquette de Vecquemont a été décalée au 14 septembre alors qu’elle était prévue initialement le 7 septembre dernier. De quoi laisser grossir une semaine supplémentaire les premiers hectares arrachés, sans prendre trop de retard dans les livraisons. Le planning envoyé fin août aux producteurs de la coop de Vecquemont tient donc compte de ce changement.
Le climat de l’année 2015, au niveau de 1976 dans certains secteurs, ne permettra pas d’atteindre les 53 tonnes par hectare de moyenne des cinq dernières années (voir graphique). L’estimation de rendement réalisée par l’Unpt, début septembre, annonce un rendement moyen d’environ 40 tonnes à 17.
Pendant la quinzaine écoulée, le gain moyen a été de 430 kilos par hectare et par jour, grâce au retour des pluies dans de nombreux secteurs, observé depuis le 12 août dernier. A raison de 350 kilos par hectare et par jour de gain d’ici la fin septembre, le tonnage moyen pourrait s’établir à 50 tonnes par hectare environ. Mais, comme toujours, la moyenne cache de fortes disparités. En effet, certaines zones très peu arrosées telles que les départements de l’Oise et de l’Aisne, ou encore le plateau Picard Sud dans la Somme, accusent un fort déficit en rendement. Même en retardant les arrachages, il manquera du tonnage au final. Par contre, pour la zone maritime et pour une partie de l’Amiénois, des rendements supérieurs à la moyenne sont attendus.
Laisser pousser
La pluviométrie très irrégulière a aussi généré un dérèglement physiologique de la pomme de terre qui, après un stress hydrique, se remet à produire de nouveaux tubercules à partir des tubercules existants. L’ampleur de ce phénomène de repousses, le rejumelage, est difficile à appréhender. Il varie selon les secteurs, les variétés, les sols et inquiète les producteurs. Selon son importance, il pourrait avoir des conséquences sur la conservation de longue durée. A ce jour, l’heure est au diagnostic. Il est préférable de laisser pousser.
Les tubercules issus des parcelles non touchées pourront être mis en conservation tandis que les plus impactés seront à livrer durant la première période d’enlèvement. En revanche, si la pluie est bienvenue pour espérer gagner en rendement brut, elle fait baisser la richesse en fécule d’autant plus qu’elle s’accompagne d’une baisse des températures. Après avoir atteint un niveau record à la mi-août, la courbe s’infléchit pour se situer à 19,3 % à la dernière estimation. Ce qui est encore très bien.
De cette situation, il en a été question au comité de liaison du début de campagne, qui s’est tenu exceptionnellement à Vic-sur-Aisne le 27 août dernier. Les participants ont entériné la date d’ouverture de l’usine au 14 septembre 2015. Les conditions particulières de la première semaine de réception, du 14 au 19 septembre inclus, ont été reconduites. Il s’agit de la neutralisation du malus entre 15 et 25 % de tare, du déplacement du seuil de pénalité de 35 à 40 %, et de l’absence de refus pour tare totale supérieure à 40 %.