Pommes de terre : la transformation se fait à l'étranger
Une analyse du marché présenté à l'occasion de l'assemblée
de la section pommes de terre de consommation.

pommes de terre de consommation de la Fdsea.
Une douzaine de participants ont consacré leur après-midi du 23 janvier à l’assemblée générale de la section ‘Pommes de terre de consommation’ de la Fdsea à l’invitation de son président, Jean-Michel Damay. Avec François-Xavier Broutin, en charge des dossiers économiques à l’Unpt, les grandes tendances sur le marché de la pomme de terre ont été passées en revue. Il en ressort plusieurs signes persistants d’inquiétude pour l’économie de cette filière et pour l’économie agricole en général.
Un des exemples les plus frappants est de constater la hausse des exportations de pommes de terre en l’état. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle sauf que, en contrepartie, les importations de produits transformés continuent de progresser de 6 % par an pour faire face à une forte progression de la demande.
Autre élément, l’évolution du solde des échanges en pommes de terre en l’état. Certes, le solde est toujours largement positif (1, 310 million de tonnes en 2013-2014) mais il se dégrade chaque année depuis le pic de 1,8 million de tonnes de la campagne 2009-2010. Les volumes exportés ont tendance à stagner ou à baisser légèrement alors que les volumes importés progressent régulièrement.
La France reste un producteur majeur en Europe
En tendance, la production française progresse depuis des décennies sous l’effet conjugué des surfaces et surtout des rendements. Sur la campagne en cours, le volume a augmenté de 15 % dont 11 % par le rendement. Au cours de la campagne précédente, la progression était de 11 % dont 8 % dû au rendement.
Performante pour produire, l’agriculture française attend désespérément des investisseurs pour un retour de la valeur ajoutée de son savoir-faire. En attendant, «il faudrait que les surfaces diminuent de 15 %, ce serait un bien pour tout le monde afin d’apurer l’offre du million de tonnes en excédent», assure Jean-Michel Damay. «N’y aurait pas matière à relancer la consommation en France ?», s’interroge un participant.
Le recours au Rucip a été évoqué notamment comme étant trop favorable au négoce. A ce sujet, François-Xavier Broutin a rappelé que les producteurs peuvent devenir experts Rucip en adressant leur demande par mail à Fedepom, Fédération des négociants en pommes de terre, si possible avec d’autres producteurs afin de diversifier la liste des experts. Une liste qu’il peut transmettre à tout demandeur.
Le Cnipt : communication et de contrôle
Ludivine Cureau, responsable de l’information et des études économiques au Cnipt, a rappelé que, pour ce qui concerne uniquement la filière ‘frais’, les missions du Cnipt touchent à la connaissance de l’offre et de la demande, à la promotion de la pomme de terre en France et à l’étranger, à l’information relative aux filière et aux produits, à la qualité des produits et à l’établissement de normes techniques et enfin au financement de programmes de recherche appliquée. Ces missions sont réalisées dans un cadre règlementaire reconnu par les pouvoirs publics. Les décisions sont prises par les membres de cette interprofession à savoir : l’Unpt pour les producteurs, Felcoop pour la coopération, Fedepom pour le négoce, la Sncpt pour les courtiers, l’Unfd pour les syndicats de détaillants en fruits et légumes et la Fcd pour la grande distribution.
A l’issue de ces présentations, Jean-Michel Damay a été réélu à la présidence de la section et représentera le département au conseil d’administration de l’Unpt avec Laurent Degenne, Emmanuel Lefebvre et Dominique Lagache. «Cette assemblée générale n’aura pas permis de combler les six sièges d’administrateurs réservés à notre département», a regretté Jean-Michel Damay.