Rosières en Santerre : visite d’une installation de méthanisation
Echo de l'assemblée cantonale de Rosières en Santerre.
Comme chaque année, les adhérents du canton de Rosières en Santerre participent à une visite en lien avec l’activité agricole avant de se retrouver en salle pour l’assemblée générale. Ce 13 janvier, ils étaient une quinzaine à l’endiverie de Soyécourt pour en savoir plus sur cette espèce de grande cuve couverte d’un dôme sortie de terre dans le courant de l’année 2014 et très visible depuis la route Amiens-Saint Quentin.
«Sept ans se sont passés entre le montage du dossier et la mise en route du méthaniseur», a expliqué Caroline Galloin, responsable technique. L’investissement dans ce méthaniseur repose sur plusieurs fondamentaux : les difficultés croissantes pour gérer les trente à soixante tonnes quotidiennes de co-produits à la production d’endives, le triplement du prix de l’électricité en dix ans, l’importance de la consommation de chaleur liée à la production des endives. De plus, l’installation d’un jeune a été envisagée du fait de la diversification de l’endiverie vers une nouvelle production agro-industrielle. Un gain supérieur à mille deux cents tonnes équivalent pétrole dans le bilan carbone du en très grande partie à la suppression de l’épandage direct des co-produits dans les champs remplacé par la méthanisation a compté aussi pour beaucoup dans l’intérêt du projet.
A ce jour, la production de gaz en est à ses débuts. Le processus de méthanisation a véritablement démarré en décembre. Le méthaniseur est alimenté, après broyage, en racines d’endives issues du cassage et en feuilles éliminées lors du conditionnement. Sous le dôme de couverture, se trouve une ‘bâche’ souple qui retient le gaz en se gonflant au fur et à mesure. Ce gaz est ensuite brûlé dans un puissant moteur qui tourne en permanence et qui permet la production d’électricité et de chaleur.
Alimenté en co-produits d'endives au début
Il s’agit d’une installation de co-génération dont la production se répartit quasiment à parts égales entre l’électricité revendue à Edf hormis la part d’autoconsommation liée aux besoins des appareils de production et le thermique utilisée pour chauffer l’eau utilisée pour le lavage des bacs de forçage.
De la production de bio-gaz sont issus un digestat solide stocké sur une dalle pour être épandu ultérieurement et un digestat liquide stocké dans un bassin proche du méthaniseur après épuration par lagunage. Le choix du concepteur s’est fait grâce au processus de méthanisation à lit fixe orienté qui permet, sur le volume de digestat liquide qui circule dans les colonnes, une récupération supplémentaire de bio-gaz de l’ordre de 10 %.
Pendant encore quelques semaines, l’alimentation du méthaniseur restera basée sur les co-produits de l’endive jusqu’à atteindre son fonctionnement optimal. C’est seulement à l’issue de cette phase de mise en route que d’autres produits tels que des écarts de triage de pommes de terre ou des pulpes de betteraves pourront être ajoutés au mélange.
Comment aborder un contrôle Pac
Cette passionnante visite s’est poursuivie par l’assemblée générale qui s’est tenue à Rosières sous la présidence de Jean-Michel Sailly, réélu à l’unanimité, et en présence de Laurent Degenne, président de la Fdsea. A la demande des membres du bureau cantonal, le conseiller syndical et Emilie Goriau, responsable du pôle ‘aides directes’ à la Ddtm ont expliqué de quelle façon aborder un contrôle Pac quand un courrier ou un appel téléphonique annonce le passage du contrôleur.
La Fdsea peut apporter un soutien aussi bien dans l’information sur le type de contrôle que sur les suites éventuelles à lui donner car tout ne se termine pas dès que le contrôleur a quitté l’exploitation. De son côté, la Ddtm en charge de la coordination des contrôles entre les corps de contrôle assure tenir compte dans la mesure du possible des contraintes de disponibilité des exploitants tout en sachant qu’un contrôle doit garder un caractère ‘inopiné’ malgré tout. Une découverte rassurante pour la plupart des auditeurs.