Appro local : coup de pouce pour les producteurs
L’édition 2019 des rencontres Somme produits locaux
se tenait à la Ferme des trois châtaigniers, à Villers-Tournelle, ce 21 mai. Les éleveurs porcins, qui vendent tout en direct, sont les plus gros vendeurs de la plateforme (chiffre 2018).
Des porcs élevés sur paille, sans antibiotiques, nourris avec les céréales de la ferme et de la graine de lin. A la Ferme des trois châtaigniers, à Villers-Tournelle, tout est conçu autour du bien-être animal… Et de celui des associés, Emmanuel Frémaux, Jean-Michel et Jean-Marie Pope.
«Quand nous nous sommes associés, en 1999, nous vendions tout aux industriels. Nous avons ensuite vendu une partie de la production en circuit court et, depuis un an, 100 % de notre production est vendue comme cela. On est bien mieux aujourd’hui, car nous maîtrisons nos coûts de production, nos prix de vente, et nous avons un contact privilégié avec nos clients», témoigne Emmanuel, qui s’occupe de l’élevage et de la transformation.
Pour parvenir à tout vendre en direct, un investissement de 1,2 million d’euros a été nécessaire en 2017 pour la création de l’atelier de transformation. Un projet réalisable en partie grâce à la plateforme Somme produits locaux, désormais étendue au niveau régional et nommée Appro local. «Nous connaissions la tendance du marché, puisque nous vendions déjà une partie en direct. Mais Appro local nous a permis de développer ce marché beaucoup plus vite», assure Emmanuel.
Aujourd’hui, la ferme fait abattre, découpe, transforme et vend quarante porcs par semaine, dont environ la moitié via Appro local, à une quarantaine de collèges et une dizaine de lycées. Le reste est vendu sur place, dans le magasin à la ferme, et une partie transformée en conserves est à destination de la GMS.
Ce qui séduit les chefs cuisiniers des établissements scolaires : le goût. «Je travaille au collège de Roye depuis octobre 2017 et, dès mon arrivée, j’ai commandé sur Appro local, explique Olivier Teste. Les trois quarts du porc que je cuisine viennent de la Ferme des trois châtaigniers : rôti, saucisses, saucisson à l’ail, lardons…» Pour les trois cent cinquante couverts qu’il sert chaque midi, le professionnel est tenu de calculer la quantité des aliments, leur poids, et de respecter un budget strict. Mais il s’y retrouve : «Le rendement fait la différence. Il s’agit de cuire à basse température, et la viande est tellement de qualité qu’il n’y a quasiment pas de perte après la cuisson. La tendreté et la richesse en Oméga 3 et 6 sont aussi préservées.»
Seul hic : les vacances scolaires
Ce retour des cuisiniers, Emmanuel l’apprécie particulièrement. «Ils sont souvent très compréhensifs, quand nous ne pouvons pas fournir une pièce en quantité suffisante, par exemple. Nous trouvons toujours un arrangement.» Seul hic : pallier le manque de commandes lors des vacances scolaires. «Nous voulons développer la vente des conserves pour compenser.» Une question d’organisation.