Blé : faut-il déjà traiter la septoriose ?
Les conditions relativement sèches au printemps n’ont pas été favorables aux contaminations de septoriose depuis le stade épi 1 cm et jusqu’au 25 avril, date à laquelle la majorité des parcelles atteignent le stade 2-3 nœuds.
Le risque septoriose sur blé est faible cette année : l’impasse du premier traitement pourra s’envisager pour un grand nombre de situations de la région. Les quelques pluies annoncées fin avril, à l’approche de la sortie de la dernière feuille, peuvent faire légèrement évoluer ce risque pour les variétés moyennement sensibles, en nécessitant une petite intervention au stade dernière feuille pointante (DFP). Pour les situations restant sèches à l’approche de la dernière feuille, ainsi que pour toutes les variétés peu sensibles, un traitement bien positionné sur la dernière feuille étalée (prévue autour du 5-10 mai) pourra suffire.
Depuis le 15 mars et jusqu’au 23 avril, il a plu très peu sur la région, et la plupart des secteurs cumulent 30 % à 50 % de moins qu’habituellement sur cette même période. Le nord des Hauts-de-France est le plus sec (secteur de Lens, Béthune, Saint-Omer, Dunkerque), avec à peine une vingtaine de millimètres depuis le 15 mars. Seuls les secteurs de Radinghem, de la Thiérarche, du Valois, ainsi que le sud-est de la Somme se rapprochent des cumuls médians, avec 30 à 40 mm de pluie sur cette période (cf. cartes 1 et 2).
Les épisodes pluvieux ont également été limités en nombre, se cantonnant à un passage orageux la semaine du 10 avril autour du stade 1 nœud. Ainsi, les nouvelles feuilles émises sont sorties en conditions sèches et n’ont pas subi de contaminations massives de septoriose (cf. graphique).
La situation au stade 2 nœuds est pour l’instant saine, et la maladie se cantonne sur les feuilles basses, sans réelle possibilité de grimper sur les feuilles du haut.
Quelles sont les prévisions ?
Les simulations de dates de déclenchement par l’outil Septo-LIS indiquent, au stade 2 nœuds, un risque faible, et aucun déclenchement n’est nécessaire, quels que soient la sensibilité variétale, le secteur géographique ou la date de semis.
De plus, les premiers déclenchements pour les variétés les plus sensibles et sur les secteurs les plus arrosés à partir du stade dernière feuille pointante (25-30 avril, pour les plus précoces). Pour ces situations, une demi-dose du traitement prévu au T1, ou un produit de contact sera suffisant et permettra d’attendre le traitement de couverture, qui sera à prévoir sur la dernière feuille étalée (prévu autour du10 mai).
Pour ces mêmes variétés moyennement sensibles, mais dans des situations moins arrosées, ou si les prévisions météorologiques n’annoncent pas de pluie pour les prochains jours à l’approche de la sortie de la dernière feuille, il sera possible d’attendre l’étalement de la dernière feuille pour réaliser le premier traitement.
La décision pourra également être confortée grâce à l’observation des symptômes dans la parcelle (cf. seuils d’intervention et observations du Bulletin de santé du végétal).
Pour l’instant, pour les variétés peu sensibles, il est possible d’attendre l’étalement de la dernière feuille pour réaliser le premier traitement.
Prévision de stade au 26 avril
(modèle phénologique d’Arvalis)
Le stade dernière feuille pointante (DFP) est prévu selon les secteurs :
- pour les semis précoces (début octobre) : entre le 25-04 et le 5-05
- pour les semis tardifs (fin octobre/début novembre) : entre le 5-05 et le 12-05
Le stade dernière feuille étalée (DFE) est prévu selon les secteurs :
- pour les semis précoces (début octobre) : entre le 5-05 et le 10-05
- pour les semis tardifs (fin octobre/début novembre) : entre le 10-05 et le 18-05
Les observations en parcelles rejoignent ces simulations (BSV du 24 avril), puisque seules les variétés les plus sensibles, semées tôt, présentent aujourd’hui des niveaux de contaminations tels qu’il faudra intervenir avant le stade dernière feuille étalée (DFE), et très peu de symptômes sont observés sur les variétés les plus tolérantes. Rappelons que les variétés les plus tolérantes représentent une forte proportion des variétés cultivées dans la région cette année.
Seuils d’intervention à partir du stade «dernière feuille pointante» :
- pour les variétés sensibles : 20 % des F3 déployées du moment touchées,
- pour les variétés peu sensibles : 50 % des F3 déployées du moment touchées.