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Des approches intégrées pour améliorer la productivité

Les politiques devraient davantage privilégier la résistance des exploitations agricoles.

Lors de la réunion des ministres de l’Agriculture de l’OCDE à Paris : de gauche à droite, Tom Vilsack, ministre de l’Agriculture des Etats-Unis, Stéphane Le Foll, ministre français de l’Agriculture, Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, et Ken Ash, directeur des échanges et de l’agriculture de l’OCDE.
Lors de la réunion des ministres de l’Agriculture de l’OCDE à Paris : de gauche à droite, Tom Vilsack, ministre de l’Agriculture des Etats-Unis, Stéphane Le Foll, ministre français de l’Agriculture, Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, et Ken Ash, directeur des échanges et de l’agriculture de l’OCDE.
© Actuagri

 

La réunion «agriculture» de l’OCDE, qui s’est tenue les 7 et 8 avril, s’est conclue par le souhait que les politiques publiques introduisent davantage de «résilience» des exploitations agricoles. La résilience, cette capacité d’un système à résister aux adversités, est maintenant mise en avant pour relever des défis venant de toutes parts : hausse de la demande de produits agricoles, croissance démographique, volatilité des marchés, épuisement des ressources, lutte contre l’effet de serre.
«Nos politiques doivent promouvoir la résilience, autant que la productivité et la durabilité de l’agriculture», indique la déclaration finale de la réunion du comité pour l’agriculture de l’OCDE, publiée le 8 avril. Cette réunion, qui se tient tous les cinq à dix ans, a rassemblé à Paris les ministres de l’Agriculture des trente quatre pays membres de l’OCDE, plus onze autres pays (notamment Ukraine, Brésil, Colombie, Indonésie).

Robustesse, autonomie et volatilité des prix
La résilience, terme anglais à l’origine, est une notion qui recouvre celle de résistance, de robustesse et d’autonomie par rapport à des défis. Le sens premier du mot est la capacité des matériaux à résister aux chocs. Quand la déclaration finale des ministres de l’Agriculture emploie ce terme à propos de la volatilité, il désigne clairement cette recherche de la robustesse et de l’autonomie : «Nous avons besoin de politiques domestiques qui ne protègent pas les producteurs des prix mondiaux, mais qui alimentent un système de sécurité pour leur permettre de s’ajuster aux marchés fluctuants.» Les ministres ont ainsi mis l’accent sur la nécessité d’outils de gestion des risques dans les politiques agricoles.

Plus d’action publique pour l’emploi
Ils préconisent également des politiques de développement rural. «Des politiques de développement rural et économique, taillées pour promouvoir la croissance dans des zones spécifiques, seront recherchées pour améliorer les opportunités d’emploi rural et pour revitaliser les régions rurales.» De plus, «une attention particulière devrait être portée au renouvellement des générations et à l’accès facilité à l’activité d’exploitant agricole», pour les nouveaux agriculteurs, en incluant les femmes et les jeunes.

Reconnaissance des politiques agricoles
L’avancée de cette réunion est une reconnaissance du rôle des politiques agricoles, a-t-on noté au ministère français de l’Agriculture. Jusque-là, l’OCDE prônait surtout la productivité dans un objectif de compétitivité, et le libre-échange comme moyen d’enrichir les nations. Mais cette fois-ci, les dangers sont «multi-factoriels» : croissance démographique, hausse de la demande mondiale de produits agricoles et intensification de la concurrence font pression sur des ressources naturelles limitées, comme les sols et l’eau.
Dans sa déclaration, l’OCDE prend en compte cette nécessité de répondre à ces défis, comme l’a relaté le ministère français de l’Agriculture, le 8 avril : «Si les politiques agricoles et alimentaires ont commencé à changer, les cadres d’action internes et internationaux ne sont pas suffisamment alignés sur les besoins qui se profilent.» Le ministère a noté qu’il est «de plus en plus urgent de recourir à des approches intégrées qui renforceront la capacité des agriculteurs et du secteur alimentaire à améliorer leur productivité».

 

 

Petits producteurs
Augmenter la production d’aliments pour une population croissante, en évitant l’effet de serre et en préservant les ressources, tout cela doit être visé à la fois... «sans oublier les agriculteurs», notamment les petits producteurs. Le ministre finlandais de l’Agriculture et de l’Environnement, Kimmo Tiilikainen, a ainsi déclaré que «le monde aura davantage besoin des petits producteurs dans l’avenir». Il a souligné «l’important volet social», notamment le rôle de l’agriculture à combattre le chômage.

 

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