Des chiffres 2017 en hausse pour le port de Dunkerque
Le Grand port maritime de Dunkerque a annoncé, lundi 15 janvier, une hausse de ses chiffres de trafic pour l’année 2017. Cette embellie sera profitable aux nombreux chantiers attendus sur le port pour 2018, ainsi que pour le projet Cap 2020 visant à renforcer sa filière conteneurs.
Débuter l’année 2018 par une conférence de rentrée organisée en plein cœur de Lille n’a rien d’anodin pour le port de Dunkerque. Placée sous le signe de la collaboration et la mise en réseau avec les ports de Calais et Boulogne et les acteurs du territoire, l’année 2017 s’est clôturée avec des chiffres de trafic en hausse pour le géant dunkerquois. Le port de Dunkerque affiche près de 50,4 millions de tonnes de marchandises transportées en 2017, soit une hausse de 3 % par rapport à 2016. Si la filière conteneurs a subi les conséquences des ouragans Matthew et Maria en 2017, grevant l’importation de bananes via le port de Dunkerque, elle a néanmoins battu un nouveau record annuel de 374 000 équivalents vingt pieds (EVP). Un signe encourageant pour le développement de la filière «conteneurs» à Dunkerque, marqué en 2017 par le lancement des travaux d’extension du quai de Flandres, d’un montant total de plus de 60 millions d’euros.
«On sent le début d’une reprise économique à Dunkerque, a commenté lundi Stéphane Raison, président du directoire du Grand port maritime de Dunkerque (GPMD). Il y a eu une pression de la part des acteurs économiques pour augmenter les exportations et les trafics : c’est un très bon signal pour les ports français.»
Pour répondre aux enjeux d’augmentation des parts de marché à l’export voulue par Dunkerque-Port, l’association Norlink Ports a été constituée en 2016 et regroupe les principales sociétés portuaires des Hauts-de-France (Dunkerque-Port, Société d’exploitation des ports du Détroit, Syndicat mixte Docks Seine Nord-Europe-Escaut). Dans ce cadre, le port de Dunkerque se place, conjointement avec les ports de Calais et Boulogne-sur-Mer, en tant que «premier ensemble portuaire français» avec plus de
100 tonnes de marchandises transportées en 2017, selon Stéphane Raison, devançant les ports de Marseille et du Havre.
D’autres investissements, prévus pour 2018, devraient permettre de continuer sur cette lancée, selon Dunkerque-Port : l’arrivée, le 23 janvier prochain, d’un méthanier brise-glace, pour faciliter l’importation mais aussi l’exportation de gaz naturel liquide (GNL), via le terminal méthanier existant depuis 2016. Cette ouverture à l’export témoigne d’une véritable «agilité du port de Dunkerque pour s’adapter aux conditions du marché», selon Stéphane Raison. Le terminal méthanier a enregistré un transport de près de
866 000 tonnes de GNL depuis son ouverture. Une embellie pour les chiffres du vrac liquide, en berne depuis la fermeture des raffineries Total et SRD.
Pas de visibilité sur l’effet Brexit en 2018
2018 verra aussi la poursuite des travaux d’aménagement de la zone Dunkerque Logistique International Sud (DLI Sud), ainsi que la suite des travaux de sûreté du terminal Transmanche, dans l’optique d’un éventuel effet Brexit suite aux négociations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.
«C’est une question épineuse, étant donné que nous ne connaissons toujours pas les modalités de contrôle aux frontières entre la France et le Royaume-Uni, commente le président du directoire. Nous nous préparons à tous les scénarios. Aussi avons-nous commencé, en mars 2016, les travaux d’un parking sécurisé à l’intérieur du terminal, afin de pouvoir stocker au moins un navire d’avance en cas de contrôle et d’attente à l’embarquement. Si les modalités de contrôles sont plus compliquées, il sera possible de stocker des camions dans des espaces dédiés si nécessaire.» Toutefois, «la quantité de camions arrivant au point d’embarquement sans avoir été contrôlés par les douanes devrait être faible», avertit François Soulet de Brugière, président du conseil de surveillance du GPMD.