Fertilisation
Envisager la modulation intra-parcellaire de fumure de fond
Le phosphore et le potassium sont deux éléments chimiques indispensables à la croissance des plantes. Le phosphore participe au développement du système racinaire, de la formation des fleurs et des graines tandis que le potassium contribue à la photosynthèse en augmentant la surface foliaire et la teneur en chlorophylle des feuilles.
Le phosphore et le potassium sont deux éléments chimiques indispensables à la croissance des plantes. Le phosphore participe au développement du système racinaire, de la formation des fleurs et des graines tandis que le potassium contribue à la photosynthèse en augmentant la surface foliaire et la teneur en chlorophylle des feuilles.
Les besoins en phosphore et potassium des plantes sont calculés à partir de l’exigence de la culture, le passé récent de fertilisation, le devenir des résidus de culture et les teneurs déjà présentes dans les sols. Ces dernières sont mesurées à partir d’analyses de sol souvent réalisées à l’échelle de la parcelle.
L’analyse de sol est essentielle et doit être faite tous les cinq ans. Elle permet de rendre compte de l’état de fertilité chimique du sol : une faible teneur pourrait provoquer des carences, une forte teneur permettrait d’envisager des impasses selon l’exigence de la culture. Il faut réaliser environ 15 prélèvements sur les 25 premiers centimètres dans des zones d’échantillonnage représentatives de la parcelle. Le choix de la zone d’échantillonnage a une grande importance sur l'exactitude de l'analyse de sol. En effet, les différences de fertilité sont souvent attribuables aux anciennes pratiques de fertilisation et donc de l’historique parcellaire. Elles peuvent aussi varier selon la composition de la roche-mère, la texture du sol ou encore la topographie. Dans le cas de parcelles hétérogènes ou remembrées, il est donc préférable de réaliser plusieurs analyses de sols selon les anciennes limites de parcelles.
La modulation intra parcellaire des intrants est une technique qui a été développée dans l’objectif de répondre à cette hétérogénéité. Elle consiste à ajuster la dose d’intrants (ici PK) en fonction des différents potentiels de sol au sein d’une même parcelle. Les avantages avancés pour cette technique sont :
• D’économiser des intrants en ajustant la dose en fonction du besoin - une étude sur la modulation PK a était réalisée dans ce cadre par la Chambre d’agriculture de la Somme. Nous avons notamment étudié les quantités d’engrais P et K utilisées quatre ans avant la démarche de modulation et quatre ans après sur une exploitation de 350 ha qui module sa fertilisation de fond depuis 2015 avec des cultures exigeantes. La réalisation de plusieurs analyses de terre bien placées dans la parcelle a permis de réaliser une économie de 6 unités de phosphore et 48 unités de potasse à l’hectare.
• D’augmenter la productivité en conduisant la parcelle en fonction de ses potentiels de sol
• D’éviter la sur-fertilisation de la parcelle et donc les pollutions
• D’homogénéiser les potentiels de sol : la Chambre d’agriculture de la Somme a réalisé une étude pour évaluer ce point. En effet, la lente réactivité des sols à l’évolution de stratégie de fumure de fond pose la question des effets à long terme de la modulation.
On conduit la parcelle en bande comparative «modulée» et «non modulée» sur une rotation avec des cultures exigeantes (légumes, betteraves, pommes de terre). Le découpage des intra-parcelles pour la réalisation des analyses et de la modulation est déterminé à partir de l’historique parcellaire. Une première batterie d’analyses de sols est réalisée avant la rotation (état initial) puis une deuxième après la rotation sur les bandes modulées et non modulées. On réalise ensuite une étude statistique sur les trois jeux de données (avant rotation, après rotation en modulation, après rotation sans modulation).
Les teneurs en P et K après rotation sont globalement plus élevées. Cette augmentation peut s’expliquer par le contexte climatique de sécheresse qui a touché plusieurs années de la rotation. La sécheresse a eu des impacts sur les rendements qui a limité les exportations en P et K. L’étude statistique permet de rendre compte d’une tendance à l’homogénéisation des teneurs en P et K dans les sols en conduite modulée. Cette tendance est visible dès la première rotation dans cette conduite.
Dans le cadre de parcelles hétérogènes, la réalisation d’analyses selon l’historique parcellaire et la modulation intra-parcellaire des engrais P et K permet donc d’homogénéiser les potentiels de sols. La Chambre d’agriculture de la Somme propose des diagnostics de richesse de sol pour réaliser de la modulation de fumure de fond. Ce diagnostic est réalisé à partir soit de l’historique parcellaire, soit des types de sols et de la topographie en fonction du contexte de l’exploitation. Il est proposé à partir de 35 €/ha.
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