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Féculerie de Vecquemont : la reconquête des surfaces est lancée !

La coopérative féculière de Vecquemont a profité de son assemblée générale, le 10 décembre, à Amiens, pour faire le point sur la campagne écoulée.

© AAP

«Malgré la campagne en cours qui s’annonce difficile, les perspectives d’avenir pour notre filière sont excellentes. L’usine est au cœur de notre région, elle est aux standards européens des plus grandes unités, c’est une réelle opportunité. Il en va de notre responsabilité, compte tenu de notre contrat d’exclusivité, de l’alimenter et de répondre aux augmentations de besoin et d’aller vers la saturation recherchée. C’est un important challenge qui est à notre portée !» C’est ce qu’a déclaré Olivier Brasset, qui a succédé en début d’année à Antoine Hauchart, à la présidence de la coopérative.
Au cours de l’assemblée générale de la féculerie de Vecquemont, le 10 décembre dernier à Amiens, les représentants se sont félicités de la campagne 2014-2015. Les opportunités de la filière ont été mises en lumière, notamment au travers de l’intervention de Frédéric Smagghe, directeur de l’usine Roquette de Vecquemont.

Récolte 2014 : des rendements au rendez-vous
«Qu’ils soient quantitatifs ou qualitatifs, tous les indicateurs de la collecte ont été au vert», s’est félicité Bruno Poutrain, directeur de la coopérative de Vecquemont. Les températures douces en 2014, notamment au printemps et à l’automne, ont fortement bénéficié au développement de la culture, et la collecte s’est révélée excellente du point de vue de la quantité. A 17 de richesse, le rendement moyen a atteint les 55,6 T par hectare, ce qui a été très satisfaisant. Enfin, grâce aux livraisons tardives qui ont débuté au 15 septembre, pas moins de 544 611 T de pommes de terre à 17 ont été livrées par les coopérateurs, soit environ 15 000 T de plus que le volume prévu au contrat.
Côté qualité, la moyenne de la tare s’est révélée meilleure qu’en 2013 puisqu’elle s’est élevée à 15,2 % et 57 % des coopérateurs ont bénéficié d’un bonus. Cela reste à relativiser puisqu’elle a été marquée par une forte hétérogénéité d’un producteur à l’autre et des progrès sont encore possibles dans ce domaine. De plus, avec une densité de 19,8 %, la campagne 2014 a été placée sous le signe de la qualité.

Des perspectives intéressantes pour la filière
«Les perspectives d’avenir sont variées. Aujourd’hui, nous avons besoin de saturer l’usine pour être rentable et augmenter la marge des producteurs», a déclaré Frédéric Smagghe, directeur de l’usine Roquette de Vecquemont. Il a rappelé l’objectif d’accroissement des tonnages de pommes de terre féculières fixé à 1 million de tonnes. La coopérative de Vecquemont, qui est liée au groupe Roquette par un contrat d’exclusivité, a mis en place une stratégie de communication importante en 2014 et 2015, permettant ainsi l’engagement d’une soixantaine de nouveaux producteurs et l’accroissement des surfaces dédiées à la production féculière chez certains coopérateurs historiques. Finalement, pas moins de 2 400 ha supplémentaires ont été enregistrés par la coopérative ces deux dernières années. «La reconquête des surfaces est bien lancée, elle mérite d’être encore plus soutenue», a conclu Olivier Brasset.
Côté prix de base, Bruno Poutrain a insisté sur l’augmentation de 24 % qui s’est opérée sur les cinq campagnes, entre 2011 et 2014. La coopérative a rémunéré ses producteurs sur la base de 57 euros la T en 2014, «mais ce n’est pas encore assez», a-t-il concédé. Les représentants ont cependant assuré que la saturation de l’usine, associée à la stratégie de vente de plus en plus portée vers le marché rémunérateur qu’est la «Nutrition-santé», devrait permettre de tendre vers une meilleure marge au producteur dans les prochaines années.
Seule zone d’ombre : la campagne 2015 s’annonce «redoutable». La faible richesse en fécule nécessite d’écraser 400 T supplémentaires par jour pour produire le même volume de fécule qu’en 2014 ! Le manque de richesse et de rendement vont faire de 2015 l’une des pires années depuis 2001. «Heureusement, les perspectives de notre filière à plus long terme s’annoncent tout de même prometteuses avec des intérêts tant agronomiques qu’économiques malgré cette campagne désastreuse», a rassuré Olivier Brasset.

Cap sur le progrès
La coopérative a misé sur l’amélioration technique en faisant la promotion de Miléos, outil d’aide à la décision contre le mildiou. Grâce à l’achat de treize stations météorologiques, l’outil devrait gagner en performance et se développer. L’accompagnement des producteurs est également passé par la distribution d’un guide technique portant sur la performance en termes d’implantation, de protection des plantes, mais également de récolte et de conservation.
Les représentants ont également souhaité mettre l’accent sur la consolidation des compétences internes de la coopérative, notamment au travers de la création d’un nouveau poste. Avec la prise de fonctions de Delphine Pruvost en 2015, l’activité administrative et comptable sera optimisée et la coopérative gagnera en autonomie.
Enfin, depuis 2014, la coopérative féculière de Vecquemont a participé à de nombreuses opérations de communication telles que Plaine en fête, les Culturales ou encore le Forum des opportunités pour aller à la rencontre des agriculteurs et les intéresser à cette production dont la demande industrielle est en pleine croissance pour plusieurs années encore.
Aujourd’hui, outre la volonté d’accroissement des surfaces, la réflexion porte surtout sur l’optimisation de la conservation des pommes de terre et sur l’amélioration du déterrage.

Roquette

- Une nouvelle direction générale pour le groupe qui a redéveloppé de nouvelles visions.
- Trois débouchés : l’industrie, la pharmacie et la nutrition.
- Des investissements soutenus en R&D et en amélioration de la compétitivité de l’usine.
- De nouveaux marchés depuis 2007 : ventes en Asie multipliées par deux, en Amérique du Nord et pays émergents multipliées par 2,5.

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