La démographie agricole en 2015 : ce qui a changé
Selon les données publiées par la MSA, l'année 2015 a vu un recul démographique des chefs d'exploitation ou d'entreprise agricole et des revenus en diminution.
Au 1er janvier 2015, 467 591 chefs d'exploitation ou d'entreprise agricole étaient dénombrés en France métropolitaine, un chiffre en baisse de 1,3 % par rapport au 1er janvier 2014. Cette diminution, légèrement supérieure à celle observée depuis 2012, est exclusivement imputable à une baisse des effectifs d'exploitants agricoles, la population des chefs d'entreprise agricole progressant de 0,3 % en 2015.
L'an passé, 17 875 nouveaux cotisants en qualité de chefs d'exploitation ou d'entreprise ont fait leur entrée au régime des non-salariés agricoles et 24 146 individus l'ont quitté. Le taux de remplacement des départs, avec 74 %, est en repli par rapport aux années précédentes. Le régime des non-salariés agricoles comprend 33 450 collaborateurs d'exploitation agricole, un effectif en baisse de 7 % par rapport à l'année dernière. Quant au nombre d'aides familiaux, il subit une érosion de 11,5 % et ne concerne plus que 3 630 individus.
L'âge moyen des chefs d'exploitation ou d'entreprise agricole s'établit à 48,9 ans en 2015 (48,7 ans l'an passé). Il est à la hausse tant pour les hommes (48 ans) que pour les femmes (51,6 ans). Le transfert entre époux, autrement dit la possibilité pour les conjoints de prendre la tête de l'exploitation lorsque le chef prend sa retraite, bien que de moins en moins fréquent, influence significativement l'âge moyen des femmes chefs alors que l'impact est quasi nul côté masculin (47,9 ans d'âge moyen pour les chefs sans transfert) ; l'âge moyen des femmes s'élève à 50,2 ans en l'absence de transfert entre époux et à 61,2 ans dans le cas contraire.
Hormis la filière équine, les entreprises de services et les paysagistes, toutes les activités agricoles sont impactées par la baisse des effectifs de chefs d'exploitation ou d'entreprise agricole. Les filières les plus touchées par les baisses d'effectifs sont les cultures spécialisées (- 2,6 %) et l'élevage laitier (- 2,5 %). Viennent ensuite l'élevage hors sol (- 1,6 %), puis la viticulture (- 1,3 %) et l'élevage à finalité viande (- 1,3 %). En polyculture associée à de l'élevage et dans les cultures céréalières et industrielles, les effectifs de chefs d'exploitation ou d'entreprise agricole diminuent plus modérément (- 0,7 % à - 0,9 %). Seuls les centres équestres et les entreprises de services (entreprises de travaux agricoles et paysagistes) affichent une croissance modérée de leurs effectifs de chefs, soit + 0,5 % et + 0,6 %.
23,6 millions d'hectares de terres mises en valeur
Un chef d'exploitation ou d'entreprise agricole sur deux produit du lait, des céréales, ou élève des bovins pour leur viande. En 2015, 20,6 % des chefs (96 400 individus) pratiquaient l'élevage laitier, 17,7 % cultivaient des céréales et autres cultures industrielles (82 600 individus), 11,9 % élevaient des bovins à finalité viande (55 800 individus). S'ajoutent 10,4 % de viticulteurs (48 500 chefs) et 9,7 % de polyculteurs-éleveurs (45 250 chefs).
La pluriactivité concerne 16 % des chefs d'exploitation ou d'entreprise agricole (+ 0,3 point). Par ailleurs, 56,2 % de ces derniers exercent leur activité dans une exploitation ou entreprise constituée en société. La forme sociétaire a fortement progressé : 48,3 %, ce qui représente 171 260 exploitations/entreprises et 262 960 associés. Les terres mises en valeur représentent 23,6 millions d'hectares, soit une surface exploitée inférieure de 0,9 % à celle de 2014. Quant à la superficie moyenne par habitant, elle augmente et atteint 54,6 hectares contre 54,2 un an plus tôt. Un exploitant sur deux met en valeur une superficie n'excédant pas 42,4 hectares, voire tout au plus 18,1 hectares dans 25 % des cas. Pour 25 % des exploitants, la superficie par individu est au moins égale à 75,5 hectares, voire supérieure à 118 hectares pour 10 % des chefs.
Toutes professions confondues, les revenus professionnels diminuent de 20,9 % sur un an. C'est dans le secteur des grandes cultures céréalières et industrielles que les revenus professionnels diminuent le plus fortement : - 47,7 %. Dans l'élevage hors sol, les revenus professionnels baissent de 19,8 % tandis que l'élevage pour la viande connaît un fléchissement des revenus professionnels de 6,7 %. Les revenus professionnels de la filière lait et de la viticulture progressent, respectivement de 13,6 % et de 6,6 %. Quant à l'assiette brute de cotisations (base de calcul des cotisations sociales de chaque exploitant établie à partir des revenus professionnels de 2014 ou de la moyenne 2012, 2013 et 2014), elle diminue de 11 %. Et ce, en raison des résultats enregistrés dans le secteur des cultures céréalières et industrielles (- 26 %), dans celui de la polyculture-élevage (- 18,3 %) et dans l'élevage hors sol (-11,5 %).