L’Afdi chercher à diversifier ses revenus
Le 12 juin, l’assemblée générale de l’Afdi, association de solidarité internationale, a été l’occasion de fêter ses quarante ans et d’évoquer les difficultés qui l’ont contrainte à abandonner l’un de ses partenariats.
«Donne un poisson à un homme, il mangera un jour. Apprends-lui à pêcher, il mangera toute sa vie.» S’il est bien une maxime qui représente la philosophie de l’Afdi (Agriculteurs français et développement international), c’est bien celle-ci. Depuis plus de quarante ans, l’association, née en 1978 en Picardie, fait de «l’échange paysan» son outil de développement de l’agriculture internationale. En mettant en contact des agriculteurs français avec certains de leurs homologues issus de pays en voie de développement, elle entend les aider à s’imprégner et à s’inspirer du système hexagonal.
«Il ne s’agit pas de leur imposer une quelconque manière de faire, précise le président d’Afdi Hauts-de-France, Luc Desbuquois. Mais plutôt de leur montrer comment il est possible de fonctionner, afin qu’ils tirent les enseignements dont ils ont besoin et les appliquent ensuite à leur agriculture.» Divers partenariats sont ainsi mis sur pied dans le but d’accompagner la transition des agriculteurs avec lesquels ils ont tissé des liens.
L’assemblée générale 2019 de l’association, qui s’est tenue le 12 juin, à la Cité de l’agriculture de Saint-Laurent-Blangy (62), a offert l’occasion de fêter ses quatre décennies et de dresser le bilan de ses différentes actions à travers le monde. Pas question, pour autant, d’occulter les problèmes financiers auxquels elle fait face.
Un partenariat de moins
Si l’exercice 2018 fut riche de projets, il le fut moins côté trésorerie. A l’heure d’évoquer le rapport financier de l’année, le président dresse un constat inquiétant. «Malgré d’importantes réductions de frais, nous sommes déficitaires pour la troisième année consécutive, révèle-t-il. Le déficit annuel, d’un montant de 20 700 €, sera reporté sur les fonds propres de l’association, et donc compensé. Mais ce bilan doit nous alerter.»
L’effet immédiat de ces difficultés ? L’abandon du partenariat avec le Cambodge. L’association n’est, en effet, plus en mesure de mener cinq opérations différentes de front. A plus long terme, si la situation venait à perdurer, elle pourrait avoir des conséquences plus lourdes. «Nous avons besoin de fonds et que nos partenaires historiques se mobilisent. S’ils ne le font pas, dans quelques années, il se pourrait que j’aille les voir en leur disant “l’Afdi est morte”».
Diversification des revenus
L’association ne compte pas suspendre son sort aux apports éventuels des structures qui l’ont historiquement accompagnée. L’enjeu pour elle, sera de consolider sa base financière. Pour ce faire, elle compte sur les dons d’associations d’agriculteurs, mais aussi sur les contributions émanant d’agriculteurs individuels, ces donations bénéficiant d’une déduction fiscale à hauteur de 66 % (en donnant 100, le coût réel est de 34). Enfin, l’Afdi est en continuelle recherche de partenaires institutionnels. Si elle s’appuie d’ores et déjà sur les Conseils départementaux de l’Oise et du Pas-de-Calais, elle postule également régulièrement à des appels à projets. Un dossier a notamment été déposé auprès de l’Agence de l’eau Artois-Picardie pour tenter d’obtenir le financement d’un dispositif d’abduction d’eau à Madagascar. Autant de moyens pour l’Afdi de tenter de se maintenir à flot.