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L’agriculture de demain : une mosaïque de solutions

Deux journées de débats traitant de sujets en lien avec l’autosuffisance alimentaire, l’élevage, les enjeux du climat… ont eu lieu lors de cette deuxième édition d’Open Agrifood des 17 et 18 novembre.

En Chine, la terre n’est pas une propriété détenue individuellement, mais qui appartient au village tout entier.
En Chine, la terre n’est pas une propriété détenue individuellement, mais qui appartient au village tout entier.
© P. Bourgault

Quelle agriculture saura satisfaire les besoins alimentaires mondiaux ? Les défis de production «doivent rester une obsession» selon Michel Griffon, qui rappelle la nécessité de produire plus pour garantir l’alimentation humaine et animale de demain, et qui doit prendre en compte la tendance lourde d’une consommation accrue de viande. Produire plus aussi pour répondre à la demande croissante en biocarburants et en biomatériaux (biomasse).
Tout cela devra s’accomplir dans le respect de l’environnement et de sa biodiversité, avec une baisse de l’utilisation des fertilisants, la diminution des émissions de gaz à effet de serre et, dans un même temps, en augmentant les rendements sans utiliser davantage de surfaces. Une équation qui pourrait s’apparenter à un vrai casse-tête chinois. Les solutions pour atteindre l’autosuffisance alimentaire passent par des initiatives locales adaptées aux différentes problématiques régionales.
Ainsi, le Forum a été l’occasion de comprendre de multiples projets répartis de par le monde, comme celui mis en place au Bénin avec le centre Songhaï, une grande ferme biologique privilégiant les processus biologiques naturels aux utilisations d’intrants chimiques. Son concept se décline désormais dans plusieurs pays d’Afrique. «Tout est connecté : l’emploi, l’environnement, la sécurité alimentaire. Il faut donc une approche systémique», explique Frère Godfrey Nzamujo, fondateur du centre.
Parallèlement, en Chine, pour faire face à l’artificialisation des sols arables passés de 130 à 122 millions d’hectares entre 1998 et 2008, le gouvernement a investi près de 3,5 milliards d’euros dans une grande campagne de consolidation. «Près de 256 000 hectares cultivables ont ainsi pu être sauvés», se réjouit Lixia Tang, professeur à l’Université d’agriculture de Chine. Ce pays a vu disparaître plus d’un million de producteurs entre 1978 et 2006. La politique foncière reste intimement liée à la production agricole. Ainsi, la terre n’est pas une propriété détenue individuellement, mais qui appartient au village tout entier.
Concernant le gaspillage alimentaire, l’initiative entreprise en 2005, en Egypte, par Moez El Shohdi, fondateur d’un nouveau modèle de banque alimentaire (Egyptian Food bank), destiné à subvenir aux besoins alimentaires de première nécessité des populations défavorisées, commence à trouver un écho planétaire avec l’appui de l’organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). «La simple proposition de réduire de 32 cm à 27 cm la taille des assiettes dans les buffets à volonté des grands hôtels a fait baisser de 32 % le gaspillage alimentaire dans ces établissements», indique Moez El Shohdi. En 2014, la banque alimentaire a pu, chaque mois, nourrir près de 240 000 familles dans le besoin.

Equilibre élevage et environnement
Quelle place donner à la production animale dans un monde où les exigences environnementales semblent prendre le pas au détriment des filières de production historiques ? Olivier Parou, éleveur de poules dans la région d’Orléans, fait part de son inquiétude. «On est dans une filière compliquée. J’ai moi-même 120 000 poules élevées en cage sur 150 000 en total. On constate depuis deux ans une baisse de la consommation de 10 % pour ce type de produits.» Selon lui, cette baisse devrait se faire de manière plus progressive pour lui permettre, entre-temps, de trouver des solutions alternatives.
La question de la responsabilité de l’impact carbone des élevages doit également être posée. «Nous sommes des unités de désassemblage. L’impact, on le calcule sur quoi ? Le cuir, le pied, la tête… ? Moi, l’animal que je vends pèse 850 kilos. Après l’abattoir, il en reste 400 kg, après le désassemblage plus que 330 kg», développe Jean-Claude Prieur, membre de l’Institut de l’élevage (Interbev) et représentant de la Chambre d’agriculture du Loiret.
A ce titre, rappelons que la France, en partenariat avec Interbev, a lancé un programme de diagnostic environnemental sur cinq ans auprès des exploitations. «Les premiers résultats arriveront début d’année prochaine», précise Rémi Rocca, directeur des achats chez McDonald’s France. Le groupe collabore avec une cinquantaine d’exploitations en France.

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