L’agriculture française peut prendre des places en Iran
L’Iran pourrait s’ouvrir à un commerce plus intense avec la France.
Un rapport en évalue les opportunités pour l’agriculture
et l’industrie agroalimentaire française.
Marché considérable - le pays figure au Top 30 des économies mondiales - l’Iran peut représenter une chance de développement notable pour les exportations agricoles et agroalimentaires. Selon un rapport de Business France, qui vient d’être présenté, les besoins sont importants, tant en matières premières, qu’en produits transformés et transferts de technologie. Les attentes seraient fortes pour des partenariats industriels, et pas seulement pour des exportations simples. En mesure d’exporter prochainement davantage d’hydrocarbures, l’Iran pourra injecter des fonds considérables dans d’autres activités comme l’alimentation.
Davantage de solidarité
Mais c’est en même temps un marché fortement concurrentiel, et «complexe, pour exportateurs chevronnés». Ou encore pour des investisseurs. Quels sont les points forts de la France ? Le savoir-faire français est reconnu mais la connaissance du marché, le lobbying est souvent insuffisant. Business France prône «davantage de solidarité» pour aborder ce marché.
Actuellement (chiffres 2013), les importations de l’Iran se concentrent sur de l’orge, des semences végétales, de l’alimentation animale et des volailles. Mais tandis que la France ne représente que 0,5 % des importations iraniennes, l’Allemagne en représente 4 %, l’Inde 31 % et le Brésil 15 %. La France n’exporterait, selon les douanes iraniennes, que pour 25 millions d’euros, moins que les Pays Bas, l’Allemagne et le Royaume Uni.
Le rapport de Business France évoque un bon nombre de secteurs sur lesquels les Français ont une carte à jouer.
Partenariats industriels
Il s’agit notamment de partenariats industriels (chocolaterie, préparations de fruits, légumes surgelés, aliments pour bébés, aliments pour animaux, fromagerie, produits laitiers frais, crèmes glacées, transformation de l’amidon, sucre, savoir-faire en boulangerie, etc.). L’Iran serait également demandeur de technologies pour la production de biogaz et de techniques de traitement de déjections. Autre besoin : celui des productions fruitières et légumières, avec une nécessaire intensification de la production et l’utilisation de techniques post-récoltes. Pays en continuel stress hydrique, l’Iran connaît d’énormes besoins en technologies de gestion de l’eau et en cultures plus économes en eau, tant pour le maïs que le blé, l’orge, la betterave à sucre, le colza et la luzerne. Premiers exportateurs de semences au monde, la France doit prendre sa place dans ces productions. Autant d’opportunités qui peuvent représenter des marchés considérables dans un pays qui compterait 88 millions d’habitants en 2025 contre près de 80 millions aujourd’hui.
L’élevage également
Le secteur de l’élevage est également concerné, mais pas pour tous ses segments. Le marché y est encore assez peu favorable à l’élevage bovin destiné à la viande. En élevage laitier, les Iraniens sont demandeurs de techniques pour de grands élevages (équipements de traite, contrôle d’ambiance des ateliers, distributeurs de fourrages).
Le grand secteur en croissance concerne l’aviculture, avec de gros besoins pour le savoir-faire en ateliers d’élevage (matériel d’abreuvement, automatisation, contrôle d’ambiance, filtration de l’air, etc.). Un des grands atouts de la France peut résider dans la génétique avicole, mais aussi ovine ou caprine.
Il faut noter que la demande iranienne est une demande exigeante. «La sécurité alimentaire est un thème d’ores et déjà sensible et qui pourrait devenir majeur en Iran», notent les experts de Business France. Des cancers et des intoxications alimentaires y sont encore importants, ce qui devrait conduire à un besoin important en technologies alimentaires plus sûres. Même le bio pourrait, au fur et à mesure du développement économique, y trouver une place, selon Business.