L'union des endiviers en assemblée générale
L’Union des endiviers a tenu son assemblée générale à Arras, le 5 avril. Pour les producteurs, le début de l’année 2018 ne se déroule pas sous les meilleurs auspices avec un prix de l’endive en nette baisse.
Dégradation des prix, agri-bashing, affaire du «cartel»… La filière endive a connu des printemps plus heureux. Dans ce contexte, les professionnels entendent mettre en avant la cohésion et rester soudés autour de la défense de leur métier.
«Avec 125 adhérents à ce jour, l’Union des endiviers représente un volume de 83 297 tonnes d’endives, indique Claire Lefèvre, productrice à Aizecourt-le-Haut (80) et coprésidente du syndicat. C’est plus de la moitié de la production française (165 000 t, ndlr)». «Le nombre d’adhésion reste stable depuis quelques années malgré l’évolution de certaines entreprises agricoles (regroupement d’exploitations, création d’endiveries collectives…), complète Philippe Bréhon, installé à La Couture (62) et coprésident. C’est une bonne nouvelle, le métier attire toujours.»
Après une saison 2016-2017 «plutôt correcte», les endiviers s’attendent à une situation plus compliquée sur la période actuelle. «Entre septembre et janvier, commerce et production étaient en adéquation mais, depuis fin février, et l’épisode neigeux qui a ralenti les transactions, les prix ont chuté», soulignent les représentants de l’Union des endiviers. Cette situation s’explique également par un stock élevé de racines, contrairement à 2017 où il y avait un manque. Conséquence : «malgré des produits en bon état qualitatif, nous vendons au prix de revient, soit à un prix moyen d’environ 80 centimes d’euro le kilo d’endives, déplore Philippe Bréhon. Nous perdons 7 à 8 centimes du kilo en prix de vente par rapport à l’année précédente.»
«Les endiviers respectent les règles»
Ce déséquilibre du marché (depuis le 20 février) correspond étrangement à la publication du rapport de l’ONG Générations futures, qui stipulait que 41 % des légumes (non bio) portent des traces de produits phytosanitaires «quantifiables», plaçant même l’endive parmi les dix légumes les plus «pollués». Une étude réalisée sur la base de données officielles produites par la Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF) et reprise dans la plupart des grands médias français. «Cette attaque a fait mal aux producteurs et à la filière, regrette le président du syndicat. Ce genre de propos, de plus en plus récurrents, nous mettent en colère.»
L’Union des endiviers avait donc convié Patrick Degallaix, inspecteur à la Direccte* Hauts-de-France, à s’exprimer sur le sujet lors de l’assemblée. «Dans le cadre du plan de surveillance “origine végétale”, 182 prélèvements ont été réalisés en 2017 dans la région, annonce-t-il. Sur les vingt-neuf analyses qui concernaient l’endive, toutes étaient conformes aux limites maximales en résidus (LMR), seuils légaux fixés par l’Union européenne.» De quoi rassurer les producteurs et l’opinion publique.
«Les endiviers respectent les règles en vigueur et certains fournissent des efforts pour produire toujours plus propre, conclut Philippe Bréhon. La profession demande simplement du temps pour mettre au point des solutions alternatives efficaces. Nous allons continuer à nous battre pour défendre le savoir-faire et les intérêts des producteurs.» La filière endive devrait encore faire parler d’elle. Le dénouement de l’affaire du «cartel de l’endive», qui oppose depuis 2012 l’Autorité de la concurrence aux organisations de producteurs (OP) d’endives, est en effet attendu dans les prochaines semaines.
Chiffres clés
125 producteurs adhérents à l’Union des endiviers pour une volume de 83 297 tonnes d’endives
50 % de la production française d’endives est issue des Hauts-de-France