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Manifestation de la FDSEA et des JA dans la Somme

Entre Etats généraux et réglementations, FDSEA et JA ont lancé des actions de terrain auprès des centrales d’achat cette semaine, et à Paris la semaine prochaine.

Mardi dernier, 6h du matin. A Amiens Nord et Chaulnes, quelques gyrophares viennent troubler le va-et-vient incessant des camions qui approvisionnent les centrales d’achat de Simply Market et Intermarché. Un objectif simple, résumé dans un mot d’ordre syndical lancé par les réseaux FNSEA et JA : montrer l’hypocrisie du système qui laisse des contraintes sur les agriculteurs français et qui ouvre les portes aux produits d’importation. L’illustration est criante : à l’approche des fêtes de Noël, le nombre de camions acheminant des produits importés n’était pas négligeable, et ce flux, toujours difficile à quantifier, est la partie visible de la perte de valeur ajoutée de l’agriculture française au profit des pays tiers, qu’ils soient européens ou non.
En effet, dans le même temps des discussions des Etats généraux de l’alimentation, qui ont dressé le constat d’une volonté nationale d’excellence alimentaire, de partage de valeur ajoutée équitable du producteur au consommateur, on voit se profiler la menace de réouverture des contingents d’importation (notamment de viande) sur les traités de libre-échange Ceta et Mercosur, et au sein de l’Europe des différences revenir entre pays, par exemple sur le sujet du glyphosate. Sans parler des réglementations de tous les jours, comme les zones vulnérables, les cours d’eau, etc., qui complexifient ou alourdissent le quotidien des agriculteurs. Hubert Lebrun, Jean-Pascal Dossin et Armand Paruch avaient organisé les blocages sur Chaulnes, et Jean-Marc Dheilly, Bertrand Roucou et Edouard Brunet s’étaient occupés du site d’Amiens Nord. Céréales de Belgique, huiles premier prix en provenance d’Espagne, et autres produits venant de Pologne (dont la nature était difficile à déchiffrer)… Le nombre de denrées en provenance de l’étranger est significatif et, au bout de quelques heures, la file des camions qui en transportait s’étirait.
Le message était clair, l’opinion publique alertée grâce à la présence des médias généralistes et professionnels, et l’action engagée dans la Somme, comme sur tout le territoire national, va également trouver une nouvelle caisse de résonnance la semaine prochaine : avec la FNSEA, JA et les départements du Grand Bassin Parisien, plusieurs centaines d’agriculteurs sont attendus à Paris (voir par ailleurs), et ce, à deux jours de la clôture des Etats généraux de l’alimentation. Action à suivre donc.

REACTION

Françoise Crété, présidente de la FDSEA

et Edouard Brunet, secrétaire des JA Somme

Le citoyen est un consommateur exigeant, mais un électeur bien trompé !
Nous sommes en République, et le citoyen est à la fois consommateur et électeur. En tant que consommateur, il a des exigences sur les produits alimentaires, leur empreinte sociale ou environnementale. C’est entendable bien sûr. Cependant, en tant qu’électeur, il doit savoir qu’il est trompé : les contraintes qu’on impose aux agriculteurs français ne garantissent en rien ses exigences alimentaires, puisqu’il se retrouve avec des produits importés, notamment en plats élaborés, qui n’en portent aucune. La seule garantie qu’il a, c’est qu’avec les règles du jeu actuelles, ses exigences tuent l’agriculture française, puisqu’elle la place en compétition avec des pays sans contraintes. Les règles du jeu sont inégales et la bataille est perdue d’avance si on ne change pas les règles. Soit on s’aligne sur le moins disant des contraintes, et on lutte à armes égales, et alors on ne craint pas la concurrence, soit on s’impose des règles, mais il faut les compenser par une meilleure rémunération ou par des barrières douanières ou au moins des droits de douane socio-environnementaux. Cela fait quatre mois qu’on discute autour de l’alimentation. Ce qui ressort concrètement aujourd’hui, ce sont des chartes. Les chartes n’ont pas de sanction en cas de non-respect, et seules les lois peuvent en avoir. Dans une semaine, le chef de l’Etat conclura les EGA. S’il fait porter par des lois les contraintes, et par des chartes les améliorations, on sait ce qu’il nous restera… Quand on sait que, dans le même temps, l’Europe s’apprête à rouvrir un peu plus ses frontières aux importations du continent américain, notamment en viandes, on se demande simplement si nos dirigeants sont naïfs ou hypocrites ? Quant à nous agriculteurs, ils nous demandent en permanence d’être bon. Reste à savoir s’ils l’écrivent avec un C ! Leurs prises de position nous éclaireront dans les prochains jours, mais il ne faut pas fléchir dans les mobilisations.

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