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Robot de traite : concilier performance et qualité de vie au travail

Un élevage robotisé a ouvert ses portes dans le cadre de la semaine pour la qualité de vie au travail.

Le robot de traite permet de suivre la carrière de chaque vache laitière.
Le robot de traite permet de suivre la carrière de chaque vache laitière.
© AAP


Vendredi 17 juin dernier, lors de la semaine pour la qualité de vie au travail sur le thème «mieux travailler à l’ère du numérique», en partenariat avec l’Aract (Agence régionale pour l’amélioration des conditions de travail), le service santé sécurité au travail de la MSA organisait un rendez-vous dans l’élevage laitier d’Etienne Gallant à Ponches Estruval.
Etienne Gallant l’a dans le sang, le métier d’agriculteur est indéniablement fait pour lui. Elevé au milieu des bêtes et des champs, c’est tout naturellement que ses études se sont orientées vers l’agriculture. Après un rapide passage en tant qu’inséminateur, Etienne Gallant fut embauché en tant que salarié sur l’exploitation familiale de type polyculture-élevage. C’est en 2010, après de longues réflexions, à la retraite de ses parents, qu’il prend la tête de l’exploitation familiale, à titre individuel.

Améliorer son quotidien
«S’installer seul n’a pas été sans conséquence sur l’atelier vaches laitières», explique-t-il. «Mes pa­rents travaillaient dans des bâtiments peu fonctionnel. Les vaches étaient logées sur aire paillée avec l’auge, pour la distribution des aliments, au centre», poursuit-il. «Il était difficilement concevable de continuer ainsi. C’était être esclave de son métier», ajoute-t-il. Ainsi, l’initiation d’un nouveau projet bâtiment, avec l’installation d’un robot de traite était devenue nécessaire pour qu’Etienne Gallant puisse s’épanouir pleinement dans son métier sans être esclave.
Deux ans de réflexions et de préparation ont été nécessaires pour monter le projet mais aussi préparer le troupeau (travail de sélection génétique pour les mamelles et les pattes des vaches). C’est lors d’une formation pédicure pour vaches, qu’Etienne Gallant rencontre le service sécurité au travail de la MSA. «Ce sont des choses auxquelles on ne pense pas toujours, mais en discutant avec la MSA de mon projet, nous avons travaillé sur ces petites choses qui améliorent la qualité de vie au travail», dit-il. Ainsi, le bureau avec l’ordinateur nécessaire pour le robot de traite a été installé à côté et non pas au-dessus du local du robot de traite pour éviter l’installation d’escaliers, sources d’accidents. Des fenêtres ont été ajoutées dans ces pièces permettant à celles-ci de pouvoir communiquer mais aussi d’apporter de la lumière naturelle. Nous avons aussi veillé à favoriser l’entrée de la lumière naturelle dans tout le bâtiment, choisir un sol adéquat dans la laiterie mais aussi de réfléchir à l’emplacement des passages d’hommes.

Nouvel outil à l’ère du numérique : premier bilan
Un an et demi après son installation, Etienne Gallant fait le bilan de l’installation de son nouvel outil d’éleveur dans l’ère du numérique : le robot de traite. C’est indéniable, l’installation du robot de traite contribue à l’amélioration des conditions de travail. Les gestes répétitifs de la traite sont chassés, les accidents de travail diminués (car on manipule moins les animaux notamment) et les astreintes horaires ont disparu. «Dorénavant, lorsque je suis invité le samedi soir, je suis à l’heure. Je ne suis plus le dernier», commente-t-il. Du con­fort, mais aussi une «diminution des frais de vétérinaire», a-t-il observé. «Et même si c’est sûr, au­jourd’hui, ça n’améliore pas ma marge brute du lait, si on raisonne à la vache on est mieux placé, c’est plus intéressant», explique Etienne Gallant. L’éleveur a vu naître aussi un nouveau stress lié aux alertes envoyées jour et nuit par le robot de traite en cas de pannes. L’installation du robot de traite est source de nouveaux bruits, il demande du temps lors de la mise en route des génisses (les vêlages groupés sont à bannir), et Etienne Gallant fait remarquer qu’aujourd’hui avec l’installation de cet outil, il est difficile lors de déplacements de trouver quelqu’un pour le remplacer, les personnes remplaçantes n’étant pas formées à cet outil. De plus, il a fallu apprendre à accepter un taux d’échec, en effet, certaines vaches ne se feront jamais au robot de traite. Bref, l’installation d’un robot de traite ça se réfléchit. «Ce n’est pas un jouet mais bien un outil pour l’éleveur. L’installer dans son exploitation, c’est aussi accepter de devenir l’éleveur mais autrement», finit par conclure Etienne Gallant.

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