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Russie : l’enjeu agricole de l’embargo

Le conflit politique en Ukraine se déplace sur le terrain agricole.

Les importations agricoles et agroalimentaires russes s’élèvent 
à 12 milliards d’euros par an.
Les importations agricoles et agroalimentaires russes s’élèvent
à 12 milliards d’euros par an.
© N. Ouvrard

Sur fond de crise Ukrainienne, et en représailles aux sanctions économiques internationales, la Russie a décrété un «embargo total» sur la plupart des produits alimentaires en provenance notamment des pays d'Europe et des États-Unis en réponse aux sanctions occidentales à l'encontre de Moscou, a annoncé le 7 aout le Premier ministre russe Dmitri Medvedev dans une intervention télévisée. Cette interdiction d'importation, d'une durée d'un an, concerne le bœuf, le porc, la volaille, le poisson, le fromage, le lait, les légumes et les fruits en provenance des États-Unis, de l'Union européenne, de l'Australie, du Canada et de la Norvège. Cette interdiction pourra toutefois être levée si «nos partenaires font preuve d'une approche constructive», a déclaré M. Medvedev. Les réactions ont été vives dans les secteurs concernés, ce qui traduit une forte dépendance des marchés aux importations russes.

12 milliards d’euros à l’échelle européenne
En effet, 10% des exportations agroalimentaires de l’UE vont vers la Russie, pour un montant de 12 milliards d'euros par an. Fruits frais, fromages et porcs représentent chacun un volume d'affaires d'un milliard d'euros environ. Ce sont avec les légumes (770 millions) les marchandises qui constituent les principales importations alimentaires d'Europe avec les vins et spiritueux (1,5 milliard euros). En viande bovine, la contribution de l'UE était déjà en net recul depuis 2013 (moins de 50 000 tonnes équivalent carcasse contre 100 000 en 2011 selon l'Institut de l'élevage). Pour les produits laitiers, le Danemark et les Pays-Bas seront les plus exposés. La France a vendu l'an passé pour 119 millions d'euros de produits laitiers à la Russie soit moins de 4% des importations du pays dans ce secteur. Quant au porc, les exportations européennes ont été totalement suspendues par l'embargo russe décrété le 29 janvier au motif de la peste porcine. L’Union européenne a exporté environ 70 000 t de viandes de volailles vers la Russie en 2013, en baisse de 22% par rapport à 2012. «C’est un marché plutôt annexe. Nous sommes habitués à la façon de faire des Russes. Les conditions sont déjà difficiles pour les exportateurs français, en raison des agréments sanitaires d’ateliers très contraignants», analyse Gilles Le Pottier, délégué général de l’interprofession de la dinde (Cidef). Au total, Paris a expédié l'an passé 1,17 milliard d'euros de produits agro-alimentaires vers la Russie, dont 450 millions en boissons alcoolisées.

125 millions d’euros débloqués par la Commission
Alors que les premiers camions de fruits et légumes étaient bloqués dès le 8 août, la Commission européenne a décidé de débloquer une aide de 125 millions d’euros pour ces filières. Cette aide doit permettre des retraits indemnisés du marché pour les distributions gratuites, et des compensations pour récolte en vert et non récolte. Le retrait a pour but de réduire les quantités disponibles sur le marché pour éviter une chute des prix. Dans la liste des produits concernés se trouvent les tomates, carottes, choux blancs, poivrons, choux fleurs, concombres, cornichons, champignons, pommes, poires, fruits rouges, raisins de table et kiwis.

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