Un nouvel effritement de la production en 2015
Conséquence de la crise de l’élevage, les fabrications d’aliments composés se sont inscrites sur une tendance baissière en 2015, à l’exception des aliments dédiés
aux volailles.
Selon Coop de France nutrition animale et le Syndicat national des industriels de la nutrition animale (Snia), la production française d’aliments du bétail a accusé, en octobre 2015, une baisse de 2,2 % par rapport à octobre 2014. Toutes les catégories d’aliments sont affectées : - 5,5 % pour les aliments bovins, - 3,7 % pour les aliments porcs et - 0,3 % pour la volaille. Il faut néanmoins pondérer ce bilan mensuel par le fait qu’octobre dernier comportait un jour ouvré de moins que son homologue de 2014. Les statistiques sur les dix premiers mois de l’année sont beaucoup plus représentatives de la tendance de l’activité de l’industrie de l’alimentation animale, avec des situations contrastées selon les catégories d’aliments.
Globalement, sur cette période, la production d’aliments composés s’est effritée de 0,5 % par rapport à l’année précédente, avec 16,59 Mt. Les aliments bovins ont connu la plus forte régression en valeur relative, - 4,5 %, à 3,35 Mt. La baisse des fabrications d’aliments porcs s’est poursuivie, à un rythme néanmoins ralenti, - 1,8 %, avec 4,11 Mt. Enfin, les aliments composés pour volailles ont confirmé leur dynamisme, en progressant de 1,6 %, à 7,1 Mt.
Pour l’ensemble de l’exercice 2015, les estimations de Coop de France et du Snia portent sur une légère érosion des fabrications, de 0,5 %, qui atteindraient 21,1 Mt. La baisse de production atteindrait particulièrement les aliments pour bovins avec - 2,5 %. Les fabrications d’aliments bovins passeraient en effet sous la barre des 6 Mt, malgré la progression des aliments mash qui se situeraient à 1 Mt, soit + 7 %. La baisse des aliments porcs est annoncée à - 1,5 %, le volume total s’affichant à 5,1 Mt. Cette régression confirme une tendance lourde, mais se ralentit cependant.
Moindre utilisation de céréales
Enfin, la volaille constitue le plus gros débouché pour l’industrie de la nutrition animale. Il est prévu pour l’année 2015, à 8,8 Mt, en progression de 2 % sur 2014. Les observateurs de Coop de France et du Snia notent cependant de fortes disparités dans l’ensemble global du secteur volailles ; les spécialités poulets de chair traduisent la dynamique de ce secteur avec une progression de 4 %, alors que le repli des spécialités pour dindes, - 1,3 %, reflète les difficultés de cet élevage.
La réduction des fabrications d’aliments composés a un impact direct sur les utilisations de céréales par l’industrie de l’alimentation animale. Ainsi, pour les trois grandes céréales fourragères, blé, orge et maïs, on devrait enregistrer, selon les derniers bilans prévisionnels de FranceAgriMer, une légère érosion des incorporations en 2015-2016 : 9 Mt contre 9,1 Mt en 2014-2015. Globalement, la différence est minime, mais les transferts entre les catégories de céréales sont importants. Ainsi, le blé prendrait le pas sur le maïs, avec 5 Mt contre 4,4 la dernière campagne, le maïs rétrogradant de 3,7 à 2,9 Mt alors que l’orge progresserait de 10 %, avec 1,1 Mt. Le rapport des prix jouant à fond sur la demande de telle ou telle céréale par l’industrie de l’aliment du bétail.